NETTALI.COM- Le fondateur d'Africa JomCenter a critiqué les pratiques judiciaires actuelles au Sénégal devant le jury du dimanche. Concernant la multiplication des arrestations dans le cadre de la reddition des comptes, Alioune Tine voit cela comme une politique d'humiliation.

Invité de l’émission jury du dimanche sur dimanche sur la 90.3, le fondateur d’AfricaJom Center s'est insurgé contre l'arrestation de Moustapha Diakhaté . Pour lui les propos tenus par ce dernier méritaient pas un mandat de dépôt bien qu’il ne cautionne pas les violences verbales .

« Ce que Moustapha Diakhaté a dit ne méritait pas une incarcération. Moustapha est une personnalité spécifique, un peu à part avec sa façon de parler avec des excès qu’il faut gérer. Même moi j’ai été victime d’une violence verbale inouï de sa part. Je condamne ces agressions verbales . Ce n’est pas de la démocratie. Que ce soit le pouvoir ou l’opposition, il faut éviter ces agressions verbales qui sont des sorties de la démocratie » a déploré Alioune Tine.

Il également fustigé la gestion des arrestations dans le cadre de la reddition des comptes qu'il juge humiliante.

Selon lui, la politique pénale de l'État doit être révisée pour mieux respecter les droits humains. « C'est la politique pénale de l'État, telle que c'est pratiquée, qui fait qu'en réalité on a l'impression d'être humilié. Je pense qu'il faut que la reddition des comptes soit pratiquée avec beaucoup de fermeté. Mais il faut le faire dans le respect des droits humains. Il faut le faire aussi dans le respect des obligations internationales de l'État. Si on le fait généralement, et on laisse la justice faire son travail sans qu'il y ait des implications politiques ou politiciennes, je pense que personne n'aura à redire sur cela » a soutenu le défenseur des droits humains.

Pas d'humiliation, mais pas d'impunité non plus, Alioune Tine exhorte les autorités à veiller au respect strict des droits de l'homme dans la mise en œuvre de la reddition des comptes.

« C'est ça la justice. Si nous avons des délinquants à col blanc qui pillent les milliards du pays, tout de même, ce serait irresponsable de ne pas les juger. Ce que nous demandons, c'est très simple. Nous insistons pour dire, d'abord, la politique pénale, il faut la changer. Il faut moins humilier. Moins d'indignité quand les gens sont en prison. Beaucoup plus de respect. D'ailleurs, aujourd'hui, la plupart des tendances disent que les détenus aussi, ce sont des citoyens comme tout le monde, peuvent voter. Le droit de vote des détenus, ça a été soulevé. Donc, je pense que tous les droits des détenus, il faut les donner. Et puis, en dernière instance, mettre les gens en prison », plaide M. Tine