NETTALI.COM - Les frappes israéliennes contre l’Iran et ses installations militaires et nucléaires provoquent une vague de réactions à travers le monde, sur fond d’inquiétudes militaires et économiques. Le président des États-Unis, Donald Trump, y voit le moment pour l’Iran de conclure au plus vite un accord sur le nucléaire civil. Les réactions s’accumulent aussi en Europe où ces frappes provoquent une onde de choc diplomatique.

En Europe, on voit s’accumuler les prises de position, à l’instar du Premier ministre britannique Keir Starmer qui “appelle au calme” et avertit qu’une escalade de la situation ne profiterait à personne dans la région. Même son de cloche de la part du chancelier allemand Friedrich Merz qui a réuni ses ministres en conseil de sécurité. Il demande à Israël et à l’Iran de ne pas prendre de mesures qui pourraient faire empirer la situation, tout en réaffirmant la position diplomatique traditionnelle de l’Allemagne, à savoir qu’Israël a le “droit” de se défendre.

En France, le président Emmanuel Macron a, lui aussi, convoqué un conseil de défense et de sécurité ; le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a parallèlement eu un entretien avec ses homologues d’Israël et d’Arabie saoudite, il appelle à désamorcer la situation et à l’instar du chancelier allemand, il préconise la stabilité régionale et la sécurité d'Israël.

L'Europe en appelle à la diplomatie

Le gouvernement allemand révèle d’ailleurs que le Premier ministre britannique, le président français et le chancelier allemand ont tenu une conférence téléphonique au sujet des frappes israéliennes. Les institutions européennes elles-mêmes ne cachent pas leur inquiétude et en appellent à la diplomatie.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen appelle toutes les parties à la “désescalade”, c’est le mot le plus entendu aujourd’hui à Bruxelles et la Commission européenne souligne d’ailleurs que la voie diplomatique reste l’option la plus urgente et la seule véritable voie pour une résolution du conflit.

L’UE répète d’ailleurs sa position commune : l’Iran ne doit pas acquérir l’arme atomique. L’Union européenne s’était évidemment beaucoup impliquée dans la conclusion des accords de Vienne sur le nucléaire iranien en 2015 et continue à affirmer qu’un accord de ce type reste la meilleure et la seule option. En apparence, l’Union “apporte” ainsi de l’eau au moulin de Donald Trump, mais évidemment ici, on rappelle en passant que c’est lui qui a retiré les États-Unis de cet accord lors de son premier mandat en 2018.

Et l'AIEA ?

C’est l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), à Vienne, qui est la garante du maintien du nucléaire dans le domaine civil, mais celle-ci a été critiquée par Téhéran pour son manque de réaction initiale.

L’Iran a d'ailleurs accusé l’AIEA ce vendredi matin d’avoir gardé le silence après les frappes israéliennes, “une forme de coopération avec le régime sioniste”, ce à quoi l’agence a répliqué que des sites nucléaires “ne doivent jamais être attaqués”.

Le Venezuela a demandé ce vendredi la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, mais il faut souligner que ces frappes israéliennes surviennent après l’adoption d’une résolution de l’Agence internationale pour l’énergie atomique qui condamne le non-respect par l’Iran de ses obligations nucléaires de non-prolifération.

RFI.FR