NETTALI.COM - Le collectif citoyen Noo Lank a exprimé son indignation, après l’arrestation de Moustapha Diakhaté, ancien député et figure de l’opposition, inculpé pour offense au chef de l’État. Il lui est reproché d’avoir exprimé des critiques à l’endroit du président de la République, de son Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale.
Pour Noo Lank, cette affaire illustre une tendance inquiétante à criminaliser la parole politique. “La critique de l’autorité est un droit fondamental dans toute démocratie”, rappelle le collectif, qui dénonce l’usage du délit d’offense au chef de l’État, qu’il qualifie de “relique coloniale”.
Selon le mouvement, de telles poursuites affaiblissent la démocratie et alimentent la défiance envers les institutions judiciaires. Il estime que les propos de M. Diakhaté, aussi virulents soient-ils, relèvent du débat politique et ne sauraient justifier une répression judiciaire.
Noo Lank exige la libération immédiate de l’ancien député et affirme rester mobilisé pour la défense de la liberté d’expression : “La démocratie est une assemblée de paroles.”
Le mouvement Unis lui, exprime sa solidarité à Moustapha Diakhaté et Abdou Nguer, tous deux placés en détention, après avoir publiquement critiqué le régime. Pour l’organisation, ces arrestations relèvent d’une stratégie d’intimidation visant à faire taire les voix dissidentes. “Ils sont devenus des otages politiques pour dissuader toute critique”, dénonce l’Unis dans un communiqué de presse qui pointe “l’usage abusif de la justice” contre deux figures désormais perçues comme des miroirs gênants du pouvoir.
Leur parole politique, souvent ironique ou caustique, n’en demeure pas moins légitime dans un espace démocratique, selon le mouvement. Loin de constituer une offense aux institutions, leurs propos visent des contradictions, des promesses non tenues ou des erreurs de gouvernance, affirme l’Unis, qui évoque notamment un rappel protocolaire adressé au sommet de l’État par Moustapha Diakhaté — un geste mal perçu, mais justifié.
Le mouvement appelle le pouvoir à dépasser l’animosité personnelle et à respecter la liberté d’expression : “Le discours politique fait partie de la culture démocratique sénégalaise. Le pénaliser, c’est renier l’héritage de nos traditions républicaines”.
Pour l’Unis, ces voix critiques répondent à une demande sociale forte. Les museler ne ferait que renforcer leur portée. Le mouvement conclut : “Les emprisonner, c’est accélérer leur ascension. Les laisser libres, c’est respecter les citoyens qui les écoutent.”