NETTALI.COM - La Cour suprême du Sénégal a annulé partiellement le décret présidentiel du 3 novembre 2023 portant nomination de plusieurs membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Une décision qui relance le débat sur l’avenir de l’institution, à quelques jours de l’ouverture du Dialogue national.
La Cour suprême a partiellement annulé le décret présidentiel daté du 3 novembre 2023, qui avait permis la nomination de plusieurs membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Saisie par Ndiaga Sylla — expert électoral — et 37 autres requérants, la haute juridiction a invalidé la désignation de Cheikh Awa Balla Fall et Serigne Amadou Ndiaye, soupçonnés d’être affiliés à l’ex-parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR). Le décret collectif ayant nommé d’autres personnalités a également été partiellement frappé d’irrégularité.
Cependant, il faut noter que cette décision n’a pas de caractère rétroactif, ce qui signifie que les personnes concernées ne seront pas automatiquement révoquées de leurs fonctions actuelles.
Autre fait notable : le recours demandant l’annulation de la nomination de Abdoulaye Sylla à la présidence de la Cena a été rejeté. Ce dernier, bien que visé par des critiques pour cumul de fonctions au moment de sa désignation, reste ainsi à la tête de l’institution chargée de veiller sur la régularité des processus électoraux au Sénégal.
La réforme de la Cena au cœur du Dialogue national
Ce dossier sensible devrait occuper une place de choix dans les discussions du Dialogue national, prévu cette semaine à Dakar. Plusieurs voix s’élèvent en effet pour repenser le modèle de supervision électorale du pays.
Tandis que certains plaident pour la création d’une Haute autorité électorale ou d’une Commission électorale nationale indépendante (Ceni), d’autres — à l’instar du professeur Babacar Guèye — défendent le maintien de la Cena dans sa forme actuelle, à condition que le cadre légal qui la régit soit strictement appliqué.
Ce débat relancé par la décision de la Cour suprême intervient dans un contexte politique tendu, où la crédibilité du processus électoral demeure un enjeu majeur pour la stabilité démocratique du Sénégal.