NETTALI.COM- La dissolution de l’Assemblée nationale va permettre au président de la République de disposer d’une majorité parlementaire pour appliquer le projet de société proposé aux Sénégalais. C’est du moins ce pense le constitutionnaliste Amath Ndiaye, invité de l’émission jury du dimanche sur la 90.3. Il juge également que ce serait "excessif " d'accuser de parjure le Président Diomaye.
A en croire le Professeur Ahmed Ndiaye, la dissolution de l'Assemblée nationale est une réponse légale à la coalition Benno Bokk Yaakar. Selon le maître de conférence titulaire en droit public à l'Université Cheikh Anta Diop, c'est un acte fort qui pourrait permettre au président de la République de disposer d'une majorité parlementaire pour lui permettre d’appliquer le projet proposés au Sénégalais. « C'est une réponse légale et donc oui, c'est une prérogative du président de la République qui est souvent envisagée lorsque nous sommes dans des incohérences de majorité, ce qui est le cas aujourd'hui parce qu'il y a de nouvelles idées dominantes qui ne trouvent pas leur traduction institutionnelle au sein de l'hémicycle et que souvent quand c'est le cas, ça peut générer et entraîner une crise, crise à laquelle nous avons malheureusement assisté », dit-il.
Avant de poursuivre : « le président de la République, à travers cet acte fort, va essayer tout simplement de se permettre à lui et à son gouvernement de posséder, de disposer d'une majorité parlementaire confortable qui lui permette tout simplement d'appliquer le projet de société qu'il a vendu aux Sénégalaises ».
« Parler de parjure serait un peu excessif »
Pour le professeur de droit constitutionnel, Amath Ndiaye, on ne pourrait pas qualifier la décision de dissoudre l’Assemblée nationale de parjure. « Parler de parjure, je pense que ce serait un peu excessif. Je crois qu'on pourrait parler de ruse politique et c'est de part en part. Je pense que quand le Président de l'Assemblée nationale s'octroie la possibilité induit de fixer la date de la DPG, on ne parle pas de par jure. C'est simplement que nous sommes aussi en politique » a-t-il soutenu.
Il ajoute : « Il y a le temps du droit et il y a le temps de la politique. Ce que je veux simplement dire à travers mon propos, c'est que le Président de l'Assemblée nationale, il ne savait pertinemment qu’aucune des dispositions combinées de la Constitution et du règlement intérieur ne lui autorisait de fixer la date. Quand on regarde l'article 97, alinéa du règlement intérieur, on dit que l'Assemblée nationale est tenue informée huit jours au moins de la date retenue. Cela veut dire que si l'Assemblée nationale est tenue informée, c'est que ce n'est pas elle qui informe. Il y a une autre autorité émettrice ».
Poursuivant dans cette même lancée, il souligne : « il y a une autre autorité qui doit décider de la date. À coup sûr, l'Assemblée nationale savait pleinement que cette date-là, c'était une prérogative du Président de la République ».