NETTALI.COM - La décision prise par le chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale continue de faire couler de... l’encre. Dans un communiqué reçu le lundi 16 septembre à “Nettali.com”, la Confédération pour la démocratie et le socialisme, qui regroupe divers partis politiques dont la LD et AJ/PADS-A, qualifie la décision de Bassirou Diomaye Faye de parjure.
“L’une des toutes premières adresses à la Nation du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye fera date. Non point parce qu’elle a été l’occasion pour lui d’annon- cer sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et de convo- quer, dans la foulée, les électeurs sénégalais le 17 novembre pour des élections législatives antici- pées. Pas même parce qu’il a omis, alors que son pays enterrait des dizaines de morts suite à un tragique accident de la route et à un indicible chavirement de pirogue remplie de jeunes à la fleur de l’âge, de présenter ses condoléances à ses compatriotes éprou- vés. Plutôt parce que cette prise de parole fut un acte parjure par le- quel le président de la République s’est publiquement dédit”, lit-on dans la note. Leur déduction repose sur le fait que le président avait signé un décret convoquant les députés le 13 septembre pour la déclaration de politique géné- rale du Premier ministre Ousmane Sonko. Donc, il ne devait pas dis- soudre le Parlement le 12 septembre.
“Cette désacralisation de la parole présidentielle n’est pas un acte isolé. Elle se place dans un vaste puzzle fait des saillies du chef du gouvernement, des hérésies du ministre conseiller en charge des Moyens généraux de la présidence et, pour ne s’en tenir qu’à cela, des propos sous tous rapports inacceptables du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Mais par-delà les paroles, il y a les faits. Parmi ceux-là, le déficit de lisibilité dans l’actuelle conduite des affaires de l’État. Mais aussi les feux allumés de tous côtés, paradoxalement par ceux-là dont le souci premier devrait être de garantir la paix civile et la concorde nationale”.
Mais il n’y a pas que cela. Les signataires du document ont également cité “le marasme économique que la dernière mission du FMI pointe énergiquement du doigt, par-delà les formules convenues”. Ainsi, pensent-ils, “il aura ainsi fallu moins de six mois pour que l’actuel régime se découvre dans sa réalité faite de carences, d’outrances et d’errances. Pour cette raison, tous les Sénégalais soucieux de l’intérêt national sont dans l’obligation d’agir. Agir pour arrêter les frais ! Agir pour que tous les pouvoirs ne soient pas concentrés entre les mains d’un parti de déconstruction nationale ! Agir pour que la légendaire urbanité des Sénégalais, leur commun vouloir de vie commune ayant défié le temps ne soient pas vendangés à l’autel d’un ‘Projet’ fumeux dont on sait au moins qu’il n’augure rien de bon ! L’occasion en est donnée avec les échéances à venir, les prochaines élections législatives du 17 novembre 2024”.
Pour une participation gagnante à cette échéance, la CDS compte mettre sur pied un large rassemblement des forces de gauche. D’ailleurs, elle invite dans ce sens les parties prenantes des conclusions des assises de la gauche plurielle. “La CDS appelle également à la constitution d’un grand front républicain sans exclusive pour faire face. Il est parfaitement possible de ramener à leur juste place ceux-là qui, à coups de manipulation, de violence, de patriotisme allégué et de droiture usurpée, se sont fait élire en mars 2024”, indique-t-elle.