NETTALI.COM - La quarantaine révolue, la belle de nuit, M. A. Sène, a traîné au tribunal des flagrants délits, le technicien en froid M. Fall. Ce jeune de 20 ans l'avait piégée par le biais d'une proposition diabolique de jouer le rôle d'actrice dans un film pornographique, moyennant 800 000 FCfa. Elle va déchanter, quand son bourreau l’a séquestrée dans une chambre en location à Keur Mbaye Fall, avant de la violer sous la menace d'un couteau. 

Exerçant le métier de prostituée, M. A. Sène écume souvent les réseaux sociaux pour trouver des clients et fait également partie d'un groupe WhatsApp où l'échange se fait plus librement entre belles de nuit. C'est dans le cadre de ces conversations qu'une de ses copines lui a envoyée le lien d'un site pornographique. En visitant la page obscène, la femme, âgée de 45 ans, tombe sur une annonce très alléchante. Pour les besoins de tournage d'un film à caractère X, l'annonceur qui a laissé son numéro, laisse entendre qu'il a besoin de femmes pouvant jouer le rôle d'actrices, moyennant un cachet de 800 000 FCfa.

Très excitée par cette offre, la résidente du quartier Sam Sam s'en ouvre à sa copine, qui l'encourage à tenter sa chance. M. A. Sène (née en 2004) appelle  le numéro en question et tombe sur une voix masculine qui la rassure, en confirmant l'offre et lui précise qu'elle recevra une avance de 500 000 FCfa, aussitôt après le tournage qui se fera à Keur Mbaye Fall, et le reste à la sortie du film. Ayant déjà joué pour ce genre de films pornographiques, la belle de nuit se prépare le jour-J et descend au rond-point Mame Diarra de Fass Mbao où elle rencontre M. Fall. Le technicien en froid âgé de 20 ans, après l'avoir rassurée sur les conditions du tournage où elle apparaîtra le visage masqué, la conduit directement dans une maison en location sise à Keur Mbaye Fall.

Arrivés à destination dans une maison déserte, M.. Fall fait entrer la femme dans une chambre et ferme la porte à double tour. Seul  avec sa proie, le jeune homme exige qu'elle se déshabille et passe à l'œuvre, ce que refuse la femme qui réclame le paiement des 500 000 FCfa d'avance avant toute chose. Une dispute éclate et tourne à la bagarre. Le jeune homme tentant de contraindre son invitée à un rapport sexuel, se heurte à une forte résistance de sa part. De guerre lasse, M. Fall se retourne, sort un couteau aiguisé enfoui dans son fourreau. Sous la menace de l’arme blanche, il fait abdiquer la belle de nuit qui accepte de se déshabiller et de le laisser passer à l'acte. Le technicien en froid abuse de la dame et utilise même son téléphone pour filmer leurs ébats. Une fois son forfait accompli, il la laisse repartir et ferme la porte.

La dame retourne, toute honte bue, chez elle et ressasse sa colère. Elle ne tarde pas à recevoir des nouvelles de son bourreau qui lui envoie par WhatsApp la vidéo obscène et lui propose de revenir chez lui, sans quoi il inondera la toile des images.

La goutte de trop qui ouvre les yeux à M. A Sène qui se dépêche d'aller porter plainte au poste de police de Sicap Mbao.

Les limiers ne tardent pas à faire tomber dans leurs mailles le mis en cause qui sera déféré au parquet du tribunal de Pikine-Guédiawaye, pour collecte illicite de données à caractère personnel.

Hier vendredi, face aux deux parties, le juge, après avoir lu le rapport de l'enquête préliminaire, s'est tout de suite concerté avec le ministère public de la compétence du tribunal sur ce dossier qui relève plus du correctionnel, vu la gravité des faits.  Après quelques minutes d'échanges, la décision est prise d'entamer les débats. Premier à prendre la parole, l'accusé M. Fall reconnaît d'emblée les faits qui lui sont reprochés avant de s'enfoncer dans un silence assourdissant, à l'énoncé des questions sur la contrainte au viol. La partie civile encore très déçue, déroule le film du piège qui lui a été tendu jusqu'au viol, en passant par la séquestration et les menaces au couteau. La mère de famille dit avoir répondu à l'annonce alléchante pour bien préparer la Tabaski. Le Procureur a établi la constance des faits de viol par contrainte d'arme blanche et la collecte illicite d'images à caractère personnel. De ce fait, il a requis la condamnation de M. Fall à une peine de 5 ans de prison ferme et le paiement de la somme de 800 000 FCFA à titre de dommages et intérêts réclamés par la partie civile.  Dans son délibéré, le tribunal l'a suivi et l’a condamné à 5 ans de prison ferme.