NETTALI.COM- La décision du nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye de publier les rapports fait jaser. Invité de l’émission jury du dimanche, le coordonnateur du forum social sénégalais est d’avis qu’il faut éviter les règlements de compte. Il estime que seule la justice doit s’occuper des dossiers pour l’intérêt de tous les Sénégalais.

D'anciennes autorités du régime sortant ont été épinglées par les rapports des corps de contrôles publiés récemment. Invité du Jury du Dimanche, Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social sénégalais, estime qu’il faut éviter de tomber dans la chasse aux sorcières. « S’il y’a des malversations, s’il y’a changement de régime, il faut aussi éviter de tomber dans ce qu’on appelle la chasse aux sorcières. C’est-à-dire les règlements de comptes. Il faut uniquement et simplement faire en sorte que ceux qui doivent être sanctionnés positivement le soient, ceux qui doivent être sanctionnés négativement le soient, et que ce soit à la justice, uniquement et exclusivement à la justice, de s’occuper des dossiers liés à la publication des dossiers liés à la publication des rapports», dit-il.

Il poursuit : « tant qu’on essaiera de régler un compte à un ancien adversaire, ça va faire une roue tournante tout le temps. Parce que ceux qui viendront aussi quatre ans, dix ans après, se diront, lui aussi, pendant que moi j’étais dans l’opposition, voilà comment il se comportait, voilà comment il me jugeait, voilà comment il me traitait. Alors qu’il s’agit en fait de soustraire de la question crypto-personnelle dans la gouvernance, et de ne se fier qu’à la gestion de l’intérêt commun des Sénégalais. C’est-à-dire que la patrie, soit ce qui nous permet seulement de juger les uns et les autres, et non pas la clientèle politique, la relation politique ».

A l’en croire, si ce qui sort de la presse et maintenant de ces rapports est confirmé, c’est indignant. «C’est inquiétant et très frustrant de constater que ceux qui étaient engagés en politique et qui nous disaient, confiez-nous votre vie, vos biens, vos budgets, votre sécurité. Confiez-nous tout cela et nous allons nous en occuper de la façon la plus belle si c’est ceux-là qui sont indexés d’être à la base de tous ces modes de gouvernance mal faits, il y a de quoi à la fois être indigné et être inquiet », soutient-il.

Dans ce même sillage, M. Diouf souligne : « tout ce qui arrive, à mon avis, dans le sens de la mauvaise gouvernance, de la mauvaise gestion des biens et des services, ce n’est pas parce que Dieu nous en veut que ça nous est arrivé. C’est parce que nous-mêmes, nous avons été, par moments, pas très sincères avec nous-mêmes et avec le bien commun que cela est arrivé. On a souvent mis en avant notre propre égoïsme personnel et non pas l’intérêt global et commun des populations sénégalaises ».

Et d’indiquer que ce qui arrive « n’est ni de la fatalité, ça peut être un accident de parcours. C’est donc tout cela qui, à notre avis, nous fait penser donc que si les causes sont politiques, les solutions sont politiques. Et dans ces solutions politiques, il faut de la volonté politique de ceux qui dirigent. Il faut de la volonté politique de ceux qui sont chargés de sanctionner, d’évaluer et de montrer et de mettre le doigt là où ça n’a pas été ça ».

Mais, poursuit-il, « tout en disant aussi là où ça a été un modèle de gouvernance, il faut aussi savoir sanctionner positivement. Encourager ceux-là qui ont eu ce comportement, les féliciter même devant le peuple pour avoir la même occasion aussi de sanctionner de l’autre côté ceux qui n’ont pas été de bons exemples ».