NETTALI.COM - Yancoba Diémé dit Jacob, nommé ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions dans le premier gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye dont la liste a été rendue publique vendredi, est un diplômé en droit des affaires adepte des techniques de développement personnel.

“Jacob” est certifié en développement personnel et en leadership depuis 2016, ce qui lui garantit des capacités dans des domaines tels que l’intelligence émotionnelle, le “Team building” et le coaching pour la performance.

Ces techniques de management peuvent s’avérer un plus pour ce ressortissant du Fogny, qui a vu le jour le 12 août 1979 à Massarah, un village situé dans la commune de Djibidione, non loin de la frontière sénégalo-gambienne. Il grandit principalement dans cette partie méridionale du Sénégal fortement marquée par les conséquences de la rébellion armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).

Après son cycle primaire et ses années de collège, il est orienté au lycée Ahoune Sané de Bignona où il obtient son Baccalauréat en 1999, avant de rejoindre la Faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

“Brillant et studieux”, comme le décrivent ses proches, il décroche en 2003 une licence en droit des affaires, puis une maîtrise dans la même branche de l’année suivante.

Son diplôme en poche, il est repéré et recruté par le cabinet de Me Jacques Baudin où il sert jusqu’en 2006 en qualité de juriste interne (assistant avocat).

Il est loué pour sa rigueur et sa perspicacité au travail, qualités qui font qu’il devient rapidement l’homme de confiance de Me Jacques Baudin pour l’élaboration et le suivi des audiences, la rédaction des projets de conclusions et d’avis sur consultations ainsi que les comptes rendus d’audiences aux clients.

”Jacob”, ainsi armé de solides connaissances en droit des affaires et faisant preuve de compétences avérées, de sérieux et de dévouement au travail, va bientôt taper dans l’œil des recruteurs. Il atterrit à la BICIS du Groupe BNP-PARIBAS en 2006 dont il devient le responsable chargé du recouvrement. Il gère pendant deux ans le fonds de commerce en recouvrement amiable et judiciaire des créances bancaires de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal, qui a depuis rejoint le Groupe Sunu, fondé par feu Pathé Dione.

Grande capacité à gérer la pression

La constance dont il fait preuve en termes de productivité et sa maîtrise du droit des entreprises lui valent une promotion. Deux ans après avoir intégré la BICIS, il devient assistant juridique de cette grande institution financière.

De 2008 à 2010, il est à la tête d’une équipe dynamique pour les consultations et veilles juridiques, la gestion des affaires en assignation des ATD et oppositions de chèques bancaires. Il se retrouve plus tard dans le service dédié à la gestion des successions sur comptes bancaires.

Ses performances et sa capacité à gérer la pression et le travail d’équipe aidant, Il est promu responsable du contentieux à la BICIS à partir de 2010, poste qu’il occupe six années au cours desquelles il devient manager d’équipe, chargé du suivi du coût du risque, membre des comités provisions, recouvrement et acceptation clients et interlocuteurs dédiés des intermédiaires de justice, à savoir les avocats, huissiers de justice, commissaires-priseurs et cabinets de recouvrement.

Entre 2011 et 2012, il a ainsi animé plusieurs séminaires sur l’Acte uniforme portant procédures simplifiées de recouvrement des huissiers et voies d’exécution de l’OHADA, l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires en Afrique.

Ces sessions étaient organisées sous l’égide du cabinet LEXIDAF et de l’Ecole doctorale de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

En mars 2013, au cours d’un stage d’immersion de 25 jours à Paris et à Bordeaux, en France, il est initié aux techniques et procédures simplifiées et efficaces de recouvrement de créances bancaires sans garanties. Il s’initie dans le même temps aux méthodes de commissionnement et d’animation pour la performance en recouvrement des huissiers, avocats, commissaires-priseurs et cabinets de recouvrement.

En politique, il apprend vite, survole les étapes

De janvier 2016 à décembre 2018, Yankoba Diémé est chargé des affaires professionnelles de la BICIS avec comme principales missions : développer un fonds de commerce bancaire d’une clientèle professionnelle et gérer directement la relation commerciale orientée (satisfaction client et maîtrise du risque bancaire).

Les qualités qui ont facilité son ascension professionnelle ont aussi beaucoup compté dans son engagement politique et son investissement dans la vie associative.

Il a par exemple assuré la fonction de secrétaire général de la Convention nationale des étudiants ressortissants de la Casamance avant de présider aux destinées de l’Amicale des étudiants de Bignona (AMEB), de 2003 à 2005.

Malgré un parcours scolaire et universitaire honorable, sanctionné par une pratique professionnelle d’une quinzaine d’années, ce jeune cadre qui fait la fierté du Fogny et du département de Bignona, restait un peu éloigné de la politique. Jusqu’en 2018 tout au moins. Dans son domaine aussi, il apprend vite, survole les étapes avant de se hisser au sommet en étant promu coordonnateur communal de PASTEF-Les Patriotes, section de Djibidione, en 2018. Il est élu, la même année, coordonnateur départemental du parti dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko et dont le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, est l’un des leaders.

Son engagement, son dévouement et ses compétences continuent de lui valoir beaucoup de satisfaction, même dans un domaine aussi atypique que la politique. De fait, il devient délégué régional de Ziguinchor pour le parrainage du candidat Ousmane Sonko à la présidentielle de 2019.

En tant que coordonnateur départemental de la grande coalition Yewwi Askan Wi, Jacob Yankoba Diémé est destiné à la présidence du conseil départemental de Bignona, poste qu’il occupait avant sa nomination, vendredi, comme ministre de Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.