NETTALI.COM - Le premier gouvernement du président Diomaye Faye proposé par le Premier ministre Ousmane Sonko sera composé de 25 ministres et de cinq secrétaires d’État. Parmi les ministres, 12 ne sont pas issus de Pastef. Présentation.

A près une attente de plusieurs jours, le Premier ministre Ousmane Sonko a publié, le vendredi 5 avril, la liste des hommes et femmes qui vont l’accompagner dans la mission que lui a confiée le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye.
Au total, 25 ministres vont se charger de mettre en œuvre le ‘’projet’’. Et comme annoncé, le PM est allé piocher un peu partout les profils qu’il espère être en mesure de mener à bien leur programme de gouvernance. Sur les 25 ministres, 12 ne sont pas issus de Pastef.

DR MABOUBA DIAGNE (MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET DE L’ÉLEVAGE)

Un financier à l’Agriculture

Le deuxième producteur de poulets au Sénégal après le groupe Sedima est né en 1962. Il était le vice-président chargé des finances et des services institutionnels au niveau de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC). Avant sa nomination à la BIDC, il était le directeur régional de Trade & Development Bank au Kenya, où il était chargé de la couve ture et de la structuration des transactions à l’ile Maurice, aux Comores, aux Seychelles, en République démocratique du Congo, à Madagascar, au Soudan du Sud, en Mozambique et en Angola.

Il est titulaire d’un doctorat en gestion financière et en optimisation de portefeuille de l’université de Kaiserslautern en Allemagne, d’une Maîtrise en mathématiques financières de la même université, d’une Maîtrise en mathématiques appliquées et en informatique de l’université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il est également titulaire d’un diplôme de troisième cycle du Centre international de physique théorique Professeur Abdou Salam des Nations Unies, à Trieste, en Italie, etc.

Avant d’être nommé directeur régional et directeur exécutif principal chargé de la couverture et de la structuration des transactions à Trade & Development Bank au Kenya, M. Diagne a occupé le poste de directeur du Contrôle de l’évaluation du crédit à la Dresdner Bank London et au Crédit Suisse London, celui de directeur général régional et responsable du groupe Corporate and Investment Banking à Atlas Mara, Banc ABC à Johannesburg (Afrique du Sud), tout en couvrant Zambie, le Botswana, Mozambique, la Tanzanie et Rwanda.

Il parle couramment l’anglais, français, l’allemand, l’italien et wolof. Il est originaire de Diourbel.

GÉNÉRAL DE BRIGADE BIRAME DIOP (MINISTRE DES FORCES ARMÉES)

Un ancien Cemga aux manettes

 Le général de brigade Birame Diop a été chef d’État-major général des armées (Cemga), de janvier 2020 à mars 2021, lorsqu’il a été admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il a aussi été conseiller militaire du Département des opérations de paix (DPO). Il a une expérience militaire riche de plus de 30 ans. Cet ancien Enfant de Troupe du Prytanée militaire de Saint-Louis a été conseiller pour la sécurité nationale du président du Sénégal et chef d’État-major de l’armée de l’air. Il a aussi été chef adjoint puis chef des opérations aériennes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisa- tion en République démocratique du Congo (Monuc), entre 2002 et 2003, et a été déployé auprès de l’ONG Partners for Democratic change, de 2009 à 2013.

Le général Diop est diplômé de l’École royale de l’air du Maroc, de l’université de l’air des États-Unis et de l’École de guerre de la France. Il parle couramment l’anglais et le français.

Il faut aussi souligner que cette nomination est bien accueillie au sein des troupes, d’après les retours obtenus.

En effet, l’ancien Cemga avait entamé de grands chantiers au sein de la ‘’Grande muette’’ qui lui valent, aujourd’hui, une très bonne presse. Il va pouvoir piloter la poursuite de la montée en puissance de l’armée.

DR FATOU DIOUF FALL, (MINISTRE DES PÊCHES, DES INFRASTRUCTURES MARITIMES ET PORTUAIRES)

La nouvelle policière des océans

Elle est une juriste des affaires maritimes, passionnée des transports maritimes et des activités de la pêche. Elle enseigne, depuis 2004, à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle a exercé successivement à la Direction de la marine marchande (actuelle Anam) et à la Direction de la protection et de la surveillance des pêches.

Cumulativement à ses fonctions d’enseignante, elle a été, de 2005 à 2012, conseillère technique chargée des Affaires juridiques au ministère de l’Économie puis au ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature. Elle est l’auteure du livre ‘’Les aspects juridiques de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée au Sénégal’’. Elle a aussi travaillé dans d’autres secteurs et a formé plusieurs promotions d’étudiants en Master 2 en droit de la mer et en droit des pêches maritimes à l’Ucad comme dans d’autres instituts privés.

Cette enseignante-chercheuse en droit de la mer est une spécialiste de la pêche illicite dans nos côtes. La nouvelle ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires dans le premier gouverne- ment du Premier ministre Ousmane Sonko doit renégocier les licences de pêche qui, depuis des années, sont largement dénoncées par les pêcheurs sénégalais qui accusent les chalutiers occidentaux de faire tarir la ressource halieutique dans notre pays.

CHEIKH DIBA (MINISTRE DES FINANCES ET DU BUDGET)

Le PSE n’a pas de secret pour lui

Cheikh Diba est inspecteur des impôts et des domaines. Il était jusque-là le patron de la Direction de la Programmation budgétaire au ministère de l’Économie, des Finances et du Budget. Il est titulaire d’un Bac scientifique. Admis à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et à l’École nationale d’économie appliquée (Enea), il y a obtenu simultanément une Maîtrise en sciences économiques et un diplôme d’ingénieur en planification économique et gestion des organisations.

Monsieur Diba a, par la suite, intégré le programme de DEA en gestion politique économique de l’Institut africain de développement économique et de planification de la Commission économique pour l’Afrique (Idep-Dakar). Son cursus académique a été complété à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne où il a séjourné pendant trois ans, à l’École d’économie de la Sorbonne, dans le cadre du parcours ‘’Modélisation statistique économique et financière (MoSEF)’’, pro- gramme qui accorde une place très importante à l’apprentissage de la programmation, de la modélisation statistique, des finances, de la data engineering, etc.

Au plan professionnel, il vient de boucler 16 années d’expérience dans l’environnement des finances publiques sénégalaises.

En effet, cet inspecteur des impôts et des domaines a travaillé comme vérificateur au sein des unités opérationnelles de l’Administration fiscale, puis comme rédacteur de la Direction du recouvrement où il assurait la centralisation des recettes et représentait la Direction générale au Comité hebdomadaire de suivi des recettes.

Il a assuré ensuite les fonctions de conseiller technique du directeur général du Budget. À ce titre, il a participé activement à l’implémentation des réformes budgétaires et financières, depuis la transposition des directives de 2009 de l’UEMOA jusqu’à leur mise en œuvre effective, en passant par les travaux de réorganisation des services du ministère des Finances et du Budget (MFB) pour les adapter aux nouvelles exigences du nouveau cadre harmonisé des finances publiques.

Il a enfin été conseiller technique du MFB chargé du suivi de la mise en œuvre des grands projets du Plan Sénégal émergent (PSE) et coordonnateur du Programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE).

YACINE FALL (MINISTRE DE L’INTÉGRATION AFRICAINE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES)

Elle est la présidente de Def Lila Wàr, mouvement pour l’indépendance économique, la justice sociale et l’éthique. Elle est alliée de Pastef depuis longtemps. Elle est titulaire d’un Masters Degree en économie de Howard University et des séminaires de Ph.D (doctorat) en économie à l’université du Texas.

OUSMANE DIAGNE (MINISTRE DE LA JUSTICE, GARDE DES SCEAUX)

L’orthodoxie chevillée au corps

Le nouveau garde des Sceaux est un témoin privilégié des tribulations politico-judiciaires qui ont jalonné les régimes d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall. Il était jusqu’ici en fonction à la Cour suprême. Ousmane Diagne est connu comme étant une personne indépendante qui n’a jamais hésité à dire non à ses supérieurs, quand il n’était pas convaincu. Cette intransigeance lui a valu bien des affectations.

D’ailleurs, lors d’une passation de service, il révélait qu’on lui a demandé de faire beaucoup de choses, mais qu’il a toujours refusé. Soutenant qu’il n’a jamais été autre chose qu’un parquetier.

Réputé intègre, il a une grande expérience des grands dossiers judiciaires. Puisqu’il a longtemps été procureur de la République avant d’être remplacé par Serigne Bassirou Guèye. La justice est l’un des chantiers prioritaires du nouveau régime et constitue une demande sociale prégnante. Le nouveau garde des Sceaux a du pain sur la planche.

GÉNÉRAL JEAN-BAPTISTE TINE (MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE)

L’expérience au service de la Nation

Le général Jean-Baptiste Tine pensait sûrement terminer sa longue et riche carrière comme ambassadeur du Sénégal. Le Général de corps d'armée (2e section) était jusqu’à sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur, en poste en Russie. Un pays engagé dans un conflit armé avec son voisin l’Ukraine. Rompu aux métiers des armes et ayant dirigé la gendarmerie nationale pendant deux années, il n’est pas en terrain inconnu. Lui qui a été le premier général nommé dans la gendarmerie par le président de la République Macky Sall, quelques mois seule- ment après son accession à la magistrature suprême. C’était le 1er janvier 2013.

Entré en service le 1er septembre 1981, le général a gravi tous les échelons avant de trôner à la tête de la gendarmerie. Sous-lieutenant, dès le 1er octobre 1984, lieutenant en 1986, capitaine en 1991, chef d’escadron à partir de 1997, il a été nommé lieutenant-colonel en 2003, puis colonel en 2006.

Sa carrière militaire durant, il s’est distingué par sa rigueur et sa haute définition de l’éthique et de l’exemplarité qu’il n’a eu de cesse de partager avec ses troupes. ‘’La discipline, aimait-il dire à ses hommes, est la force principale des armées’’.

DR ABDOURAHMANE SARR (MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, DU PLAN ET DE LA COOPÉRATION)

Il est né le 26 mars 1961. Il est économiste et à la tête du Mouvement pour la renaissance, la liberté et le développement (MRLD)/Moom sa Bopp, Mënël sa Bopp, un mouvement citoyen sénégalais créé en 2012. Le Dr Abdourahmane Sarr dirige aussi le Centre d'étude pour le financement du développement local (CEFDEL), un think tank fondé en 2010.

DR CHEIKH TIDIANE DIEYE (MINISTRE DE L‘HYDRAULIQUE ET DE L’ASSAINISSEMENT)

Né en 1972 à Ziguinchor, il est titulaire d’un Doctorat en études du développement obtenu à l’Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève. Enseignant et chercheur, il dirige le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement. Il a été aussi candidat à la dernière Présidentielle sous la bannière de la plateforme politique "Avenir Sénégal Bi Nu Begg". Il est engagé politiquement depuis une vingtaine d’années. Il a notamment fondé et coordonné plusieurs mouvements citoyens et plateformes politiques indépendantes.

DR EL ABDOURAHMANE DIOUF (MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION)

Candidat écarté de la dernière Présidentielle à cause du parrainage, Dr El Abdourahmane Diouf est le patron du parti Awalé. Ancien président du Club des investisseurs du Sénégal, il a été, dans les années 2012, le directeur général de Société nationale des eaux du Sénégal. Il a été aussi membre et porte-parole de Rewmi. Il est titulaire d’un Doctorat en droit international économique de l’université de Berne, en Suisse. Il s’est distingué dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

SERIGNE GUEYE DIOP (MINISTRE DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE)

Le réformateur

Il est le maire de Sandiara, dans le département de Mbour. Né en 1959, on lui colle le sobriquet de ‘’meilleur maire du Sénégal’’ à cause de la transformation qu’il a faite de sa commune et aussi des transformations socioéconomiques qui lui ont valu diverses distinctions. Il est ingénieur agronome et chercheur de formation. Il est docteur ès qualités en biochimie et sciences et technologies alimentaires, et auteur de brevets d’invention dans le domaine de l’agroalimentaire déposés dans une cinquantaine de pays dans le monde.

Il a été le directeur général du Centre de recherche et de développe- ment Afrique et Moyen-Orient de Nestlé. Il a été aussi candidat mal- heureux à la dernière Présidentielle, puisqu’il n’a pas franchi l’étape des parrainages.

MOUSTAPHA M. GUIRASSY, (MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE)

L’ombre de Diomaye

Lui, il n’est pas en terrain inconnu, car ayant ministre sous Wade et fondateur de l’Institut africain de management (IAM). Directeur de campagne de la coalition DiomayePrésident, lors de la dernière Présidentielle, Moustapha Guirassy a été la cheville ouvrière de la rocambolesque campagne électorale du candidat victorieux.

Né à Dakar le 12 février 1965, Guirassy traine une longue carrière politique, pour avoir été ministre, député et maire de Kédougou.

Dans le gouvernement formé par Souleymane Ndéné Ndiaye, le 1er février 2009, il avait été nommé ministre de la Communication, des Télécommunications et des Tic, et porte-parole du gouvernement.

Également, entre 2009 et 2014, il a été maire de Kédougou.

Aujourd’hui, il hérite d’un portefeuille d’envergure. Dans un secteur de l’éducation où tout reste à repenser, il aura besoin de toute son expérience pour mener les réformes attendues.