NETTALI.COM- La Chambre criminelle de Dakar a évoqué ce mardi l’affaire du meurtre de Serigne Abdoul Sy Ibn Serigne Moustapha. L’accusé qui n’est personne d’autre que son propre fils, Abdoul Aziz Sy, encourt  la réclusion criminelle à perpétuité.

Accusé de parricide, Serigne Abdoul Aziz Sy a comparu ce mardi devant la chambre criminelle de Dakar. En effet, le 11 janvier 2021, ce dernier a tué son père Serigne Abdoul Aziz Sy Ibn Serigne Moustapha Sy Djamil. Devant le juge, l’accusé a reconnu les faits non sans affirmer qu’il n’avait pas l'intention d'abréger la vie de son père.

Lors de l’enquête préliminaire, il avait révélé que Serigne Abdoul Aziz Sy s’était rendu au domicile de ses parents à Dakar Plateau. Il a demandé à son père de lui donner de l’argent afin acheter un filtre à eau. Son père ayant refusé, il s'est mis dans une colère noire et une dispute entre les deux s'est déclenchée. Serigne Abdoul Aziz Sy a poignardé son père de plusieurs coups de couteau lui causant ainsi une hémorragie qui a fini par le tuer.

A la barre, l’accusé défend avoir donné à son père un seul coup avec son casque. Ainsi, il a déclaré qu’il n’avait nullement l’intention de lui ôter la vie. Il soutient que son père détenait par-devers lui une épée. Et c’est parce qu’il a voulu récupérer l’arme que les choses se sont passées ainsi.

« Après l'incident, je suis parti à l’hôpital Gaspard Camara pour soigner mes blessures. J’ai appelé ma mère pour acheter l’ordonnance et elle m’a informé du décès de mon père », dit-il.

Et essayant toujours d’atténuer les faits, El Hadji Malick Sy a évoqué la démence et accuse sa famille de l’avoir laissé en rade.

Ses dires seront confirmés par sa mère concernant ses problèmes psychiatriques. « Mon fils ne jouit pas totalement de ses facultés mentales. Il a été interné à deux reprises à l’hôpital psychiatrique », a-t-elle expliqué devant le prétoire.

Cette thèse est aussi appuyée par le Docteur Abdou Sy qui suit l'accusé depuis 2014. « L’examen effectué le 15 avril 2021 atteste une pathologie mentale chronique qui nécessitait un suivi. Il est lucide quand il prend ses médicaments. En revanche, il a une altération de ses facultés mentales s'il ne les prend pas. Au moment des faits c’était le cas », renseigne le Docteur.

Cependant le parquet n’est pas convaincu par de telles allégations. Ce dernier estime que le médecin n’est pas en possession de certains éléments du dossier pour attester de la démence de l’accusé au moment des faits. Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité et l'internement de l'accusé dans un hôpital psychiatrique.

L’avocat de la défense, Me Ndèye Fatou Touré, a plaidé la démence. « Il reconnaît avoir poignardé son père mais dit qu’il n’avait pas l’intention de le tuer. Sa place n’est pas en prison. Il doit être soigné. Une incarcération fera aggraver sa situation. Il faut le confier à une structure sanitaire », dit-elle.

Le verdict sera rendu le 16 avril prochain.