NETTALI.COM - Trois jeunes hommes ont encore perdu la vie, lors des dernières manifestations qui ont eu lieu suite au report de la Présidentielle. Le fondateur d'Afrikajom Center, Alioune Tine, estime qu'il est temps de mettre un terme à ces cycles de violences, de pacifier l’espace public, de retourner à une vie constitutionnelle et politique normale et de s’atteler à l’organisation matérielle de l’élection présidentielle.

En lieu et place d’une campagne électorale disputée, on assiste une série de manifestations réprimées dans le sang. Déjà, trois morts enregistrés dans le camp des manifestants tombés sous les balles des forces de défense et de sécurité.

Pour mettre fin à ces "dérives politiques" qui risquent de plonger le pays dans le chaos ou dans des lendemains incertains, le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, a déclaré, le dimanche 11 février, que "le temps est venu de mettre un terme à ces cycles de violences, de pacifier l’espace public, de retourner à une vie constitutionnelle et politique normale et de s’atteler à l’organisation matérielle de l’élection présidentielle".

En effet, Alioune Tine rappelle que, depuis mars 2021, "le Sénégal vit une crise chronique avec des violences politiques marquées par la défiance généralisée aux institutions publiques, la radicalisation des acteurs de la scène politique, la fuite en avant des autorités, les menaces sérieuses d’une plongée dans le chaos et d’un effondrement des institutions républicaines".

Pire, indique-t-il, dans le communiqué parvenu à notre rédaction, "cette crise a déjà fait trop de morts, trop de blessés, trop de mutilés, trop de traumatismes et causé de nombreuses dégradations de biens publics et privés, sans que des investigations sérieuses n’aient été ouvertes pour faire toute la lumière sur les multiples violations des droits humains".

Selon l’ancien secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho), on compte plus d’une soixantaine de morts et des milliers de personnes arrêtées et détenues dans des conditions inhumaines. "Ces trois derniers jours, Alpha Yoro Tounkara, étudiant à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Modou Guèye, marchand ambulant à Colobane et le jeune Landing Camara à Ziguinchor ont perdu la vie lors des manifestations organisées dans tout le pays contre l’annulation de l’élection présidentielle du 25 février 2024”, se désole le fondateur d'Afrikajom Center. Alioune Tine dit “condamner les violences policières banalisées avec un usage excessif et disproportionné de la force, de même que les saccages des biens publics et privés".

S’inclinant devant la mémoire de tous les morts, il "exige fortement le respect par les autorités publiques, des normes et principes de l’État de droit, de la démocratie et des droits et libertés fondamentales, constitutionnelles des citoyens à la manifestation pacifique, à la liberté d’expression, d’information et de presse".

Dans la même veine, Afrikajom Center demande la libération de tous les détenus politiques. Alioune Tine "recommande à toutes les parties prenantes de faire preuve de sens élevé des responsabilités, de retenue afin d’éviter de maintenir le pays dans une crise durable qui risque de le plonger dans le chaos, l’inconnu et la vulnérabilité". Ainsi que "de s’entendre sur des mesures fortes de nature à apaiser et à sortir le pays de l’impasse politique et de créer toutes les conditions politiques permettant une résolution rapide, apaisée, concertée de la crise actuelle".