NETTALI.COM - C'est un point de presse que les candidats de l’opposition ont animé, ce mercredi 7 février, pour s'insurger contre le report de la Présidentielle. Regroupés autour d'un nouveau collectif, ceux-ci vont engager le combat juridico-politique pour exiger la tenue du scrutin à date échue.

Ils sont nombreux les candidats de l'opposition qui exigent le respect de la Constitution et du calendrier électoral. Ces acteurs politiques ont évoqué plusieurs conséquences, notamment économiques, qui pourraient être la résultante de ce report. Aussi, comptent-ils dans un premier temps, sur l'arbitrage de la communauté internationale afin que le président de la République revienne sur sa décision.

"Nous lançons un appel à la communauté internationale à intervenir au coup d’État constitutionnel et mettre la pression sur le président Macky Sall, afin qu’il respecte la Constitution. Nous interpellons aussi l’Union africaine et le système des Nations Unies qui ont un rôle important à jouer pour la bonne gouvernance, la stabilité, la paix à travers le monde", a déclaré le candidat du Pur, Alioune Mamadou Dia.

Qui renchérit en rappelant à Macky Sall son serment présidentiel. "Il a juré devant tous les Sénégalais et le monde entier qu’il va protéger la Constitution sénégalaise. Nous condamnons fermement le report de l'élection, à cause de la politique politicienne mise en place par le président Macky Sall, parce qu’il sait très bien qu'ils ne pourront pas gagner les élections lui et ses alliés".

Dans son adresse, M. Dia invite aussi les populations ainsi que les acteurs de la société civile à mettre un terme à ce qu'il qualifie "d'esclavage". Déterminé à faire respecter le processus électoral, le "puriste" a fait savoir qu'à leur niveau, ils allaient poursuivre la “campagne”.

Pour un tout autre candidat, en l'occurrence Thierno Alassane Sall, le président peut toujours faire machine arrière. "Macky Sall a encore le temps de se ressaisir. Il y a un concert de voix universel qui l'y invite. Le Sénégal est déjà trop divisé et fragilisé. Il ne doit pas sous-estimer l'inévitable riposte que provoquera son pari diabolique”.

Plutôt tendre au départ, TAS n'a pas manqué de monter en régime par la suite. “La République, sa Constitution et la liberté inaliénable du peuple du Sénégal de choisir ses dirigeants ne doivent souffrir d'aucune ambiguïté. Il a constitué son gang de put- schistes. Ils doivent être considérés comme tels. Nous continuons notre campagne électorale et avons déposé les recours contre la décision inique de la nouvelle inter-coalition BBY- PDS”, dit-il.

Par ailleurs, cet ancien de la mouvance présidentielle appelle toutes les couches de la nation à faire sienne cette lutte pour la démocratie et le respect de la Constitution. TAS ne s'est pas privé, d'ailleurs, de donner l'exemple de l'archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye. "Cette grave affaire concerne toute la nation, au point de provoquer la sortie d'une personnalité dont chaque mot est mesuré : l'archevêque de Dakar, monseigneur Benjamin Ndiaye. Son message interpelle toutes les forces vives qui, à cette heure, s'organisent pour défendre la République et l'État de droit".

Malick Gakou lui en appelle au bon sens du président de la République. "Les décisions du conseil constitutionnel sont sacrées, rien ni personne ne doit remettre cela en cause, même pas le président de la république. Nous lançons un appel à son excellence Macky Sall et à tous les acteurs politiques de l'opposition, notamment à œuvrer pour la conservation de notre paix et de notre quiétude. Mais cela passe aussi par le respect du calendrier républicain, nous réitérons notre invitation à l'en- droit du Président pour qu'il fasse marche arrière, pendant qu'il est encore temps".

A l’instar de Thierno Alassane Sall qui a fait cas de la sortie de l’Archevêque de Dakar contre le report de la Présidentielle, Gakou indique que le moment est venu d'interpeller nos chefs coutumiers et religieux. Car, dit-il, "ils ont un rôle prépondérant à jouer dans ces moments cruciaux, pour éviter à notre pays de plonger dans l'incertitude. Éluder ce scénario catastrophe est justement la raison d'être de ce nouveau collectif. Nous devons travailler main dans la main, dans une parfaite synergie et une sincérité sans faille pour le processus électoral et que la Constitution, d'une manière générale, ne soit pas violée."