NETTALI.COM - Dakar a renoué, le dimanche 4 février, avec la violence. Plusieurs hommes politiques ont été arrêtés. À l’aide de gaz lacrymogènes, les forces de défense et de sécurité ont tenté de disperser la foule. Plusieurs endroits de la capitale ont été barrés.

Des candidats, toute coalition confondue, s'étaient donnés rendez-vous avec leurs militants, ce dimanche 4 février, à 15 heures, au rond Point Saint-Lazare, en vue du démarrage conjoint de la campagne électorale de la présidentielle 2024. Un démarrage de campagne qui n'a même pas pu être entamée que les forces de l'ordre sur place, ont dispersé la foule à coup de grenades lacrymogènes.

La stratégie de la maréchaussée était claire : pas question de laisser quiconque dérouler son plan d’action sur place et ainsi éviter toute mobilisation politique. C’est ainsi que la cheffe du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (Arc), Anta Babacar Ngom, a été interpellée d’abord, ensuite Mimi Touré de la coalition Mimi2024. Séparément, elles ont été acheminées dans les locaux de la brigade de gendarmerie de la Foire.

Toutes les deux ont fait l’annonce de leur arrestation via le réseau social X. “Je viens d’être embarquée vers la gendarmerie de la Foire dès que je suis sortie de mon véhicule”, lit-on dans un post de Mimi Touré. “Je suis actuellement détenue à la gendarmerie de la Foire, après avoir été brutalisée par les forces de l’ordre. Cette épreuve est un témoignage des défis auxquels nous faisons face dans notre lutte pour la justice et la démocratie au Sénégal”, a, à son tour, écrit Anta Babacar Ngom. Avant de dénoncer, ailleurs, l’arrestation de son responsable ainsi que de la coordinatrice des femmes de sa formation poli- tique, section Bargny.

La grande maréchaussée n’en avait pas que contre les dames. Car le patron du mouvement Action, le Pr. Daouda Ndiaye, a également été arrêté. Il a été, selon lui, bousculé et blessé au niveau du visage et au bras. Les images de son arrestation étaient devenues virales sur les réseaux sociaux.

Venus couvrir les manifestations, des journalistes sénégalais ont été interpellés avant d’être relâchés. Des femmes journalistes ont été aussi brutalisées par les FDS.

Dans ce méli-mélo, des pneus ont été brûlés par des jeunes furieux. Ce qui a occasionné pendant des heures des embouteillages un peu partout dans la capitale, principalement sur la VDN 3, Malika, Cambérène et Parcelles-Assainies. La circulation y était devenue presque impossible.

Le siège de Taxawu Sénégal a aussi reçu la visite des gendarmes qui y ont jeté des grenades lacrymogènes, alors que le leader de la coalition, Khalifa Ababacar Sall, se rendait au point de départ des candidats sur la VDN. Plusieurs blessés ont été dénombrés et la voiture de Khalifa Ababacar Sall a reçu des jets de lacrymogènes qui l’ont endommagée.

“Il faut qu'il se débrouille pour nous organiser notre élection”

Aliou Mamadou Dia, du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), de son côté, était en train de mener tranquillement sa campagne dans les environs de son quartier général. L’annonce a été faite par lui-même à travers une vidéo. “On se mobilise. On est en train de faire notre cam- pagne. Personne ne peut nous empê- cher de faire notre campagne. On est là-dessus. Tous les jours, nous allons faire notre campagne, que ce soit à Dakar ou à l'intérieur du pays, dans les villages, les communautés. Nous avons besoin que l'élection soit orga- nisée le 25 février. Il faut qu'il se débrouille pour nous organiser notre élection. Point. Donc, on se mobiise”, a-t-il indiqué. Accompagné de ses militants et en tenue de combat, M. Dia a continué à distribuer ses flyers et tenté de convaincre les Dakarois de voter pour lui.