NETTALI.COM- Le maire de Ngongom Pape Momar Ngom a été condamné ce lundi 8 janvier 2024 à une peine de trois mois assortis du sursis pour abus de confiance. Il doit allouer 138 millions de francs CFA à la partie civile.

Rattrapé par une affaire de location de machine datant depuis le 4 juin 2019, le maire de la commune de Ngongom a été condamné pour abus de confiance, ce lundi 8 janvier 2024 par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il résulte des faits que l'édile, candidat recalé à la Présidentielle, voulait se lancer avec le nommé Amadou Lamine Diop dans un projet agroalimentaire. A cet effet, ils ont créé l'entreprise Sotico. Ainsi, ils ont signé un contrat de location avec Matar Dièye dont les clauses impliquaient une location de machines de conditionnement d’eau à 1.200.000 francs CFA par mois. Impacté par la crise de la pandémie de Covid 19, le projet n’a pas eu l’effet escompté. Le sieur Ngom accuse au moins 6 mois d’arriérés.

Après plusieurs mises en demeure, le propriétaire des machines, Matar Dièye qui ne peut plus attendre, a réclamé son matériel. Mais, il s’est avéré que le prévenu devait également de l’argent à son bailleur qui a saisi tout le matériel en guise de compensation.

Face aux juges, le maire a reconnu partiellement les faits. Il a tenté de faire porter le chapeau à son associé Amadou Lamine Diop. Celui-ci a, selon lui, signé le contrat avec la partie civile et a fait toutes les démarches. Il a ajouté que la machine a été confisquée car son associé doit des arriérés de location au propriétaire du hangar où elle est gardée.

Toutefois, Pape Momar Ngom s'est engagé à payer la partie civile. « Ton salaire de maire ne te permet pas de payer la location ? », lui demande le substitut du procureur de la République. Froidement le prévenu lui rétorque : « je perçois 300 mille francs ».

Malgré ses dénégations, la partie civile maintient ses accusations. Il soutient : « j’ai traité avec le maire. Il m’avait invité dans son bureau avec un avocat pour une médiation. Et m’a par la suite proposé de me rembourser ».

L’avocat de la partie civile qui affirme que les faits sont constants demande au tribunal de condamner Pape Momar Ngom à 138 millions de francs CFA à son client.

Le représentant du parquet a requis l’application de la loi pénale.
Le conseil du maire estime que le délit d’abus de confiance n’est pas établi car son client est victime des impacts de la crise pandémique. « Un acompte de 5 millions a été accordé. Une voiture d’une valeur de 8 millions neuve va lui être remise après les débats », s'est engagé l'avocat.
Après délibéré, le maire a été condamné à 3 mois d’emprisonnement assortis du sursis. En sus de sa peine, il est contraint d’allouer la somme de 138 millions à partie civile, Matar Dièye.