NETTALI.COM - Ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau avait présenté sa démission, opposé au durcissement du projet de loi immigration. Il sera remplacé par Agnès Firmin Le Bodo.
Rien ne va plus au Gouvernement. Malgré l'adoption de la loi immigration tard mardi soir, avec le soutien des élus du Rassemblement national, plusieurs ministres avaient déjà fait part de leur opposition au texte. Parmi eux, Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé. Selon les informations de l'AFP, le ministre avait remis mardi soir une lettre de démission à Elisabeth Borne , avait confié une source ministérielle confirmant une information du Figaro. Dans un premier temps, ce mercredi sur France Inter, la Première ministre Élisabeth Borne avait assuré qu'Emmanuel Macron n'avait «pas reçu la démission» du ministre de la Santé et qu'il «n'y a pas de crise dans la majorité». «J'ai échangé très tard dans la nuit avec le président de la République qui n'a pas reçu la démission d'Aurélien Rousseau. Donc c'est un non-sujet (...) On va arrêter de commenter des choses qui n'existent pas», a déclaré la Première ministre sur France inter.
Mais à la mi-journée, le porte-parole du Gouvernement,Olivier Véran, a confirmé le départ d'Aurélien Rousseau. C'est la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé,Agnès Firmin Le Bodo, qui assurera l'intérim au ministère de la Santé, a ajouté Olivier Véran. «Il n'y a pas de mouvement de fronde ministérielle», a-t-il toutefois assuré. Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne et en poste depuis l'été dernier, avait fait savoir son opposition à la version du texte considérablement durcie par la droite et finalement adoptée mardi soir au Parlement.
Emmanuel Macron «n'a pas reçu la démission»
Comme Aurélien Rousseau, plusieurs ministres défavorables au projet de loi, comme Clément Beaune (Transports) ou Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), ont été reçus dans la soirée à Matignon, selon des sources gouvernementales concordantes. Patrice Vergriete (Logement) et Roland Lescure (Industrie) ont aussi mis leur démission dans la balance.
Ces opposants au texte sont inquiets des restrictions à l'aide personnalisée au logement(APL) pour les étrangers extra-européens. Ce sujet était pourtant une «ligne rouge», avait alerté le député Renaissance Ludovic Mendes. Selon Le Figaro, Aurélien Rousseau est lui concerné par une demande des Républicains : la réforme controversée de l'aide médicale d'Etat (AME).
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