NETTALI.COM - Le président de la République, Macky Sall, dit n’avoir éprouvé aucun regret sur le traitement réservé à Ousmane Sonko. Selon lui, force est restée à la loi. Il s’exprimait dans un entretien avec Jeune Afrique.

"Vraiment, je n’ai aucun regret : tout ce qui a été fait l’a été selon les normes démocratiques les plus élevées. Force doit rester à la loi. Ceux qui veulent l’anarchie et le chaos pour assouvir leurs ambitions me trouveront sur leur chemin. De soi-disant militants de son parti ont tué des femmes innocentes en lançant des cocktails Molotov contre un bus de transport public dont ils avaient bloqué la porte. Et on va manifester pour la libération de personnes qui ont commis ces atrocités ?", peste Macky Sall. Selon lui, le Sénégal est une démocratie majeure et tous les citoyens sont égaux devant la loi.

"Les opposants, ou les hommes politiques de façon générale, ne seraient pas justiciables ? Vous-mêmes (ndlr : le journaliste de JA) avez évoqué les menaces de mort, les appels à me destituer ou à l’insurrection lancés par l’un de mes adversaires [Ousmane Sonko]. Si le Sénégal était une dictature, comme certains veulent le faire croire, pensez-vous sincèrement qu’il aurait pu passer une seule journée à m’insulter en boucle ?", se demande-t-il. Macky Sall se dit quitte avec sa conscience et d’avoir agi dans les règles de l’art.

A la question de savoir ce qui l’a le plus marqué ou surpris dans l’exercice du pouvoir, il répond : "D’abord, la solitude à chaque fois que les situations sont difficiles. Quand tout va bien ou que la victoire est là, tout le monde participe, tout le monde est content, tout le monde réclame. Dans le cas inverse, vous êtes seul. Il faut s’y préparer, ne pas se décourager. La politique rime trop souvent avec trahisons, querelles, petits meurtres entre amis, comme on dit. C’est lié à la nature du pouvoir. Malheureusement, il faut aussi composer avec."