NETTALI.COM - L’hôpital militaire de Ouakam a remis hier, 2 corps sans vie parmi les victimes du chavirement de la pirogue à Ouakam, avant-hier. Il s’agit de Talla Ndiaye, 30 ans, habitant dans la commune de Darou khoudoss et Demba Mbengue, 37 ans, domicilié à Zac Mbao. Leurs dépouilles ont été remises aux parents après autopsie, pratiquée à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff.

Après le chavirement de la pirogue survenu à la plage de la mosquée de la Divinité, 2 parmi les 7 corps sans vie, déposés à la morgue de l’hôpital militaire de Ouakam ont été identifiés. Les dépouilles ont été remises hier, aux familles après autopsie faite à l’Hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Le premier est Talla Ndiaye, âgé 30 ans, marié, père de 2 enfants, cultivateur, établi au village de Andal 1 dans la commune de Darou Khoudoss. Le document à la main, Djibril Thioune, oncle de Talla, effectue les démarches administratives pour récupérer la dépouille de leur fils. Pied de grue devant le bureau du gestionnaire à la morgue, en compagnie de certains proches, le vieux ne souhaite pas retourner au village sans la dépouille du jeune Talla. «Les circonstances du décès sont connues. L’histoire a été médiatisée. Donc il ne doit pas y avoir de difficulté administrative pour récupérer le corps», a-t-il soufflé à l’un de ses compagnons. Quelques instants plus tard, il reçoit la bonne nouvelle. Le thanatopracteur lui demande de venir signer le document pour le transfert du corps pour autopsie.

Le visage attristé, Thioune s’est confié : « Il y a 3 jours, Talla était au village. On a suivi l’information à la télévision et sur les réseaux sociaux. On a vu des corps sans vie traînés sur la plage par les sapeurs-pompiers. Mon neveu n’était pas à la maison. Mais, je ne pouvais imaginer qu’il faisait partie des victimes. C’est une famille du village de Darou Salam, situé à un kilomètre de chez nous, qui nous a signalé sa présence parmi les morts. Car, eux aussi, étaient venus chercher leur fils Djibril Thioune, disparu depuis quelques jours. Ils sont venus hier (lundi) à l’hôpital militaire de Ouakam. Le responsable de la morgue leur a montré les corps. Et ils ont reconnu Talla Ndiaye. Ensuite, ils nous ont informés», a déclaré D. Thioune. Il poursuit : «Je ne croyais pas à l’histoire. C’est l’un de ses oncles qui vit à Dakar qui me l’a confirmée. Il est venu à la morgue et l’a identifié. Il était cultivateur, marié et père de 2 enfants. L’un dernier est un bébé, il n’a même pas encore 2 ans. Il n’a informé personne de son voyage. Il est majeur certes. On ne peut pas promulguer des conseils aux morts. Mais il devait rester au village et investir son argent dans les champs pour subvenir aux besoins de sa famille. Son épouse est sous le choc. Quand elle a appris la nouvelle, elle a jeté l’enfant qu’elle avait entre les mains par terre », a-t-il témoigné.

A un jet de pierres, Mbaye Mbengue. Venu de Zac Mbao, il est presque en larmes. Il vient de signer l’acte pour le transfert de son fils Demba à l’hôpital de Grand-Yoff. «Il ne devait pas s’engager dans ce voyage risqué», dit-il. Selon le père de famille, Demba n’avait aucune raison pour tenter l’émigration clandestine. Il renseigne que le défunt, âgé de 37 ans, marié et père de 2 enfants, était employé au Port Autonome de Dakar. «Hier (avant-hier lundi) vers 14 heures, j’étais en ville et on m’a appelé pour me dire que mon fils, Demba, avait pris une pirogue pour se rendre à l’Espagne. Leur embarcation a échoué à Ouakam. Et il fait partie des morts. A cet instant, c’est comme si j'étais assommé. Car il ne m’a jamais fait part de ce voyage risqué. Sinon je lui aurais interdit de le faire. Parce qu’il travaille déjà au Port. Il a 37 ans et il gagnait bien sa vie. Il est marié et a 2 enfants. C’est un coup dur pour sa femme. La nouvelle a surpris toute la famille. Mais on s’en remet à Dieu», se désole-t-il.