NETTALI.COM - La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est morte, vive le Pool judiciaire financier (PJF). L’Assemblée nationale en a ainsi décidé, jeudi 20 juillet avec plus de 120 députés sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. Créée en 1981 par le régime socialiste, sous le président Abdou Diouf, la juridiction spéciale n’aura connu que trois ou quatre affaires, durant ses plus de 40 ans d’existence.

Au début des années 1980, juste après sa création, la Crei avait en effet connu principalement des cas de deux directeurs généraux, en l’occurrence Bécaye Sène et Baba Dioum, respectivement directeurs généraux de la Banque de l’habitat du Sénégal et de la Société nationale des forages, avant d’être rangé dans les tiroirs.

Au-delà des limites juridiques objectives de la loi portant création de la Crei, le ministre de la Justice Ismaila Madior Fall a également rappelé, jeudi, des considérations mystérieuses qui ont jalonné l’existence de cette juridiction d’exception.

A noter que ce qui était si souvent revenu comme critique, a été le caractère inique de cette cour pour des raisons liées à l'inversion de la charge de la preuve puisque le prévenu devait prouver l'origine de son enrichissement, alors que dans les tribunaux de droit commun, cette charge revient au procureur. De même l'impossibilité de faire appel du fait de l'inexistence de voies de recours en cas de condamnation, est un autre grief.