NETTALI.COM - Les 150 journalistes signataires de la tribune contre le troisième mandat n’ont pas enfreint les règles d’éthique et de déontologie, mais doivent désormais se réserver de traiter l'information politique. L'avis est du Directeur  du centre d’études des sciences et  techniques de  l’information  (Cesti), Dr Mamadou Ndiaye, invité du "Jury du dimanche", du 2 juillet 2023.

Invité du "Jury du Dimanche" sur de la 90.3 I-radio, Dr Mamadou Ndiaye a donné son avis sur la tribune des journalistes contre la 3ème candidature de Macky Sall. Le directeur du Centre d'Etudes des Sciences de l'Information et de la Communication (Cesti) a fait savoir que le journaliste joue le rôle de sentinelle de la démocratie. Par conséquent il estime  "qu'ils peuvent avoir une opinion et l'émettre "

« Nous sommes dans un contexte de situation difficile au Sénégal et ils se sont dits, peut-être que leur rôle est d’alerter, de sensibiliser pour que le Sénégal n’aille pas vers le chaos. Il y a aussi le principe de la responsabilité pour un journaliste. Parce que ce sont des journalistes respectables qui ont signé cette pétition. Ils ont chacun parmi ces 150 personnes ou plus, une bonne raison de signer ce document », argumente-t-il.

A ceux qui critiquent les signataires, le journaliste soutient que les initiateurs n’ont pas enfreint les règles d’éthique et de déontologie. «Ils peuvent donner une opinion, mais ce qui organise le métier du journalisme c’est d’abord et avant tout l’équilibre. Il y a aussi le principe de responsabilité pour un journaliste. À mon avis, ce n’est pas une faute déontologique mais, on ne peut pas engager une action et ne peut assumer les conséquences » précise-t-il.

"Parce que, poursuit-il, " déjà tout le monde connaît le point de vue et la position de ces journalistes."

Soulignant que le journaliste doit rester neutre dans certains contextes, le directeur du Cesti ajoute " le journaliste, en tant qu’acteur de la société, peut avoir une opinion, mais dans le domaine et dans le contexte actuel du Sénégal, si des journalistes se réunissent et sortent une tribune pour un projet qui n’est pas encore clairement défini ou affirmé, à partir de là, ils ont le droit d’avoir une opinion, mais ils doivent se dire qu’à partir de maintenant, ils doivent se mettre en réserve du traitement de l’information politique, de la question du troisième mandat, pour garder leur crédibilité "

" Dans le cadre de leur métier, pour leur crédibilité, ils ne peuvent plus traiter une information politique. Ce, jusqu’à la clarification de ce point-là ", conclut le journaliste formateur.