NETTALI.COM- Invité  du   jury du dimanche (Jdd) sur Iradio, ce dimanche 04 juin 2023 , le garde des sceaux, ministre de la justice, Ismaila Madior Fall, est largement revenu sur  la condamnation d’Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans l’affaire sweet beauté.  A l’en croire, l’exécution de la décision de la justice incombe au parquet, non sans indiquer que l’Etat n’a pas peur et il est prêt à assumer toutes ses responsabilités.

Depuis le 1er juin 20223, une peine de deux ans ferme plane sur la tête de Ousmane Sonko reconnu coupable de corruption de la jeunesse par la chambre criminelle de Dakar. Le leader de Pastef jugé par contumace et la décision n'étant pas assortie d'un mandat d'arrêt, beaucoup se demandent si le l'Etat aura le courage de l'envoyer en prison pour purger sa peine.

Invité sur  Iradio, le Garde des sceaux, ministre de la justice, Ismaila Madior Fall a tranché le débat. Le professeur agrégé en droit rappelle que l’exécution de la décision de la justice incombe au parquet. « Pour que le parquet puisse faire l’exécution de la décision de justice, il faut que la décision elle-même soit disponible. Ce qu’on a reçu au tribunal, c’est un extrait du jugement, mais il faut que les juges rédigent la décision. Lorsque le mandat d’arrêt n’est pas délivré, vous rentrez chez vous en attendant que les autorités chargées de l’exécution de la décision de justice le fassent », a-t-il précisé.

Autre précision, le juge n'a pas acquitté Ousmane Sonko, il a disqualifié les faits, dit-il. «Je répète, il n’y a pas d’acquittement pour le viol. Le juge, dans sa décision, a disqualifié les faits de viol reproché à Ousmane Sonko en corruption de la jeunesse et l'a déclaré coupable de ce chef. Vous savez, l’interprétation des décisions de justice est libre. Mais ce que je peux vous dire par pédagogie, c’est que le juge a dit qu’il n’y a pas de menaces de mort. Mais pour le viol, je n’acquitte pas. Je disqualifie en corruption de la jeunesse. La requalification est une pratique vraiment ordinaire, banale, consacrée, courante, classique dans l’exercice judiciaire », laisse-t-il entendre.

Cependant, le Garde des Sceaux renseigne que l'Etat n'a pas peur d'exécuter la décision.  « L’Etat n’a pas peur et il est prêt à assumer toutes les responsabilités», martèle-t-il. Avant de souligner que la justice a été rendue malgré toutes les intimidations. «Malgré les critiques, malgré les menaces sur l’Etat et sur la justice, malgré les injures contre des magistrats, malgré les intimidations massives, la justice est dite, la justice a fonctionné et la justice a été rendue », s’est-il réjoui. Non sans souligner que le seuil de l’intimidation était tel qu’on avait des doutes sur la possibilité de tenue de cette audience. Avec la solidité de l’Etat sénégalais, la justice a été rendue. « Il faut rendre honneur à la justice sénégalaise. Parce que la justice aussi aurait pu se débiner. Mais les magistrats ont été courageux. Il faut aussi rendre hommage aux FDS », dit-il.