NETTALI.COM - La Cour des comptes est en train d’éplucher les dépenses du Ministère des Sports, notamment celles liées au Mondial. Déjà l’on découvre que le véhicule du ministre a été loué pour 200 millions, son bureau réaménagé pour 60 millions, 50 personnes convoyées au mondial «sur fonds propres» etc. Yankhoba Diattara, le désormais ex-ministre des Sport a tenu à s’expliquer sur toutes ces incriminations. Morceaux choisis.

A propos de la location de voiture

«Quand je suis arrivé au Ministère des Sports, le jour même de la passation de service, Matar Ba est parti avec le véhicule. Quand j'ai demandé, il a dit que c'est un véhicule qui lui a été prêté par la Présidence. J'ai alors contacté un prestataire public connu qui loue à tous les ministères afin qu'il mette un véhicule à ma disposition. J'ai écrit également à la Présidence pour demander à ce qu'on m'autorise à acheter un véhicule et jusqu'à mon départ, je n'ai pas eu de retour. C'est vrai que le Président de la République, dans sa nouvelle orientation, avait interdit l'achat des véhicules pour certaines entités publiques. Mais nous, on pouvait demander exceptionnellement pour qu'on nous l'autorise et c'est ce que j'avais fait. Je n'ai pas eu de retour du secrétariat général de la Présidence. Donc, c'est avec ce véhicule loué que j'ai fonctionné avant que le Chef de l'Etat nous achète des véhicules. Ce sont des berlines, les Audi pour la ville. Mais le ministère des Sports, c'est le terrain, les déplacements. En plus, j'avais une obligation qui était de délivrer les chantiers en cours, raison pour laquelle on me voyait partout au Sénégal. Un autre élément, j'ai trouvé que le Ministère des Sports n'avait aucun équipement. Tous les véhicules sont à l'épave. C'est dans le document de passation avec le Premier Ministre que j'ai, par ailleurs, saisi pour le renouvellement des véhicules (…) Ce ne sont pas les véhicules du ministère, c'est le parc qu'on loue pour  l'intérieur du pays. C'est la facture globale. Ce n'est pas le véhicule du Ministre. C'est le parc. Nous, on loue. Souvent, on va à l'intérieur du pays et on n'a pas de voitures pour les conseillers et les directeurs. C'est ce qui s'est accumulé durant la période du mois de septembre jusqu'à la fin de ma mission. Demain, si le Président nomme un nouveau ministre des Sports, il louera une voiture.»

Bureau aménagé à 60 millions

«Ce n'est pas un ministre qui s'occupe d'un bureau. Ce qui l'intéresse, c'est d'être dans un cadre adéquat pour travailler. Tous ceux qui viennent dans mon bureau savent que c'est aménagé pour permettre à un ministre de travailler, recevoir les délégués et tout le monde. C'est le même bureau que Matar Bâ, on l'a juste réaménagé en changeant tout. J'ai décidé de tout changer car le mobilier n'était pas adéquat. Honnêtement, ce n'est pas moi qui m'occupe de cela. À la base, c'est le directeur de cabinet qui s'en occupe. Maintenant, les coûts, ce sont les techniciens qui les fixent.»

50 personnes prises en charge au Qatar

«Sur fonds propres, c'est impossible. En tout cas, je ne peux pas le faire. Je ne fais que sur des délégations officielles. Et les invités du ministre, cette liste est connue et sera auditée, publiée et connue par le Président de la République et tout le monde. Maintenant, si quelqu'un a pris d'autres personnes sur fonds propres, ce n'est pas moi.»

800 millions sans justifications

«Il faut aussi comprendre comment fonctionne l'Etat. Quand il y a un match ou quelque chose de ce genre, la Fédération ou la direction de la haute compétition fait une fiche technique, sur les besoins de couverture de l'évènement international en intégrant les primes des joueurs, les délégations de la Caf. Ils font la fiche sur la base des informations fournies par la Fédération sénégalaise de football. Quand la fiche arrive, le ministre des Sports valide. Après, la fiche est envoyée au trésor qui regarde, dégage le budget et la remet entre les mains du DAGE qui exécute. Après exécution, le DAGE prend les justificatifs et les amène au trésor pour avoir son budget. Et si le trésor valide, lors du prochain match, on lui décaisse, soit le même montant ou celui demandé. Et le DAGE dont on parle a quand même de l'expérience. Il a géré plus de cinq campagnes et connaît toute la procédure de gestion. C'est pour cela quand on parle d'audit, je n'ai pas d'inquiétude.»