NETTALI.COM  - Ousmane Sonko n'a pas l'intention de se rendre au procès en appel qui doit l'opposer ce 8 mai au ministre Mame Mbaye Niang. Le leader de Pastef assure qu'il ne collaborera plus avec la justice tant que sa sécurité n'est pas garantie. 

Ousmane Sonko se veut clair. Pour lui, pas question de répondre à une quelconque convocation de la justice tant qu'il n'a pas de garanties sur sa sécurité. La raison : la violence qu'on exerce sur lui et sa famille à chaque fois qu'il est convoqué par un juge. "On n'a jamais vu un citoyen qui, à chaque fois, qu'il est convoqué au tribunal, est prisonnier de Macky Sall pendant 48 heures voire plus, tout son quartier barricadé, ses enfants et sa famille interdits de sortir. Et cela ne semble même pas émouvoir certains Sénégalais. J'ai l'impression que quand il s'agit de Sonko, certains pensent que tout est permis. Heureusement que l’écrasante majorité des Sénégalais dénoncent cela", a laissé entendre le leader de Pastef dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux. Pourtant, dénonce-t-il, "le plaignant (Mame Mbaye Niang, ndlr) va au tribunal en choisissant l'itinéraire qu'il veut". "Au nom de quoi, on doit nous refuser ce droit?", s'interroge-t-il. Avant de poursuivre : "Pire encore, même dans l'enceinte du tribunal, nous ne sommes pas en sécurité puisqu'on interdit à ma sécurité et à mes militants d'accéder au tribunal. Au même moment, on le permet au plaignant. La dernière fois, nous avons fait l'objet d'une agression avec la complicité des forces de défense et de sécurité. Comment voulez-vous qu'un citoyen aille répondre dans ces conditions ?"

D'ailleurs, accuse Ousmane Sonko, "la justice est complice de ces agissements pour avoir fermé les yeux quand je me suis présenté devant le juge avec des habits déchirés portant les traces du produit dont j'avais été aspergé". "Ce n'est plus de la justice, c'est du banditisme judiciaire. C'est pourquoi j'ai pris la décision, toujours dans le cadre de ma campagne, de désobéissance civile, de ne plus collaborer avec la justice. Si l'Etat ne peut nous garantir un minimum de sécurité pour répondre à une convocation somme toute banale, je ne présenterais plus devant cette justice pour répondre à quoi que ce soit. J'ai pris cette décision et je l'assume", martèle le leader de Pastef.

Toutefois, Ousmane Sonko tient à préciser que cette décision n'est pas "un blanc-seing qu'on donne aux magistrats pour faire ceux qu'ils veulent". Aux magistrats, il rappelle : "Le Sénégal est plus grand que nous tous. C'est révolu le temps où un magistrat pouvait faire ce qu'il veut et rentrer tranquillement chez lui pensant que ça va passer par pertes et profits. J'en appelle à la responsabilité des magistrats. Ce que Macky Sall vous demande de faire, c'est d'être son bras armé pour stopper un projet pour lequel les Sénégalais nourrissent un espoir sans fin."

En outre, jure le maire de Ziguinchor, "je n'ai jamais volé, je n'ai jamais violé, je n'ai jamais corrompu, je n'ai jamais été corrompu. Je peux dire, la main sur le cœur, que j'ai les mains propres". A l'en croire, aucun des dossiers le concernant ne tient la route. "Tous ceux qui auront participé à ce complot, je le jure devant Dieu, en rendront compte", a prévenu le leader de Pastef.