NETTALI.COM - Le directeur d'un orphelinat soutenu par Christian Atsu a révélé que les enfants avaient l'habitude d'appeler le milieu de terrain ghanéen "père".

Le joueur de 31 ans, qui jouait pour le club turc de Hatayspor, a perdu la vie lors des tremblements de terre qui ont dévasté une partie du pays en février.

Son corps a été retiré des décombres le 18 février, près de deux semaines après les tremblements de terre.

La période de deuil traditionnel d'une semaine pour Atsu est maintenant terminée, avant les funérailles nationales qui ont lieu le 17 mars.

"Nous priions et espérions qu'il s'en sortirait vivant", a déclaré Seth Asiedu, directeur de l'organisation caritative Becky's Foundation, dans le cadre de l'émission Africa Daily de la BBC.

"Lorsque la nouvelle est tombée, c'était comme un jour d'enterrement. Les enfants sont très, très déprimés."

"Nous organisons de nombreuses séances de conseil pour essayer de surmonter la douleur".

Depuis la mort d'Atsu, on a beaucoup parlé des actions caritatives de l'ancien milieu de terrain de Porto, de Newcastle et d'Everton.

Son travail avec la Becky's Foundation a permis de transformer en école un foyer pour enfants dans la ville côtière ghanéenne de Senya Beraku.

"Un pilier de soutien a disparu", poursuit Asiedu en évoquant l'engagement d'Atsu, qui a fourni de l'argent, de la nourriture, des vêtements et bien d'autres choses encore.

"Je considère qu'il s'agit d'un ensemble complet : l'éducation, le matériel pédagogique, les uniformes scolaires ; tout ce dont ils ont besoin pour étudier."

"Et puis, il y a l'eau et l'assainissement. Il est venu forer un puits pour nous, nous aider à installer des filtres pour que l'eau soit potable.

"Il a apporté des panneaux solaires pour l'électricité. Il a apporté un grand téléviseur et leur a demandé de l'utiliser chaque fois qu'il joue."

Atsu, qui a représenté le Ghana à 65 reprises, marquant 10 buts, ne s'est pas contenté d'envoyer du soutien de l'étranger, il a aussi été un visiteur régulier.

Christian Atsu se rendait régulièrement à l'orphelinat Becky's Foundation.

"Quand il arrivait, c'était comme un festival", ajoute Asiedu, qui avait souvent l'habitude de cacher les visites aux enfants.

"Lorsqu'il sortait de sa voiture, tous les enfants couraient et se jetaient sur lui. Parfois, ils voulaient le tirer vers le bas. La force des enfants l'emportait et il se sentait lui-même très heureux".

"Ils l'appelaient oncle, certains l'appelaient père"

"Il n'a pas eu la vie facile [quand il était jeune]. Lorsqu'il voulait jouer au football, il n'avait ni chaussures ni maillots. Chaque fois qu'il voyait des enfants qui traversaient la même épreuve, il avait envie de les aider."

En effet, une partie du soutien d'Atsu s'est traduite par un projet de construction d'un terrain de football à sept dans l'orphelinat.

Reste à savoir si ce rêve deviendra réalité ; Asiedu s'inquiète de ce qui se passera maintenant qu'on ne peut plus compter sur les dons mensuels d'Atsu.

Christian Atsu avait prévu de construire un terrain de football à sept pour les enfants de la Becky's Foundation, après leur avoir fourni des équipements de son club anglais, Newcastle United.

"C'était un homme peu loquace, mais très proactif. Il a dit 'je vais le faire' et il s'est assuré de le faire.

"Le travail que je fais avec mon équipe au Ghana n'est pas une tâche facile, alors quand vous avez quelqu'un comme Atsu qui vient joindre ses forces aux vôtres, et que cette personne part comme ça, cela crée un très grand vide.

"J'ai perdu un frère. Le Ghana a perdu une grande star.

"Il m'a toujours ouvert les bras".

BBC News Afrique