NETTALI.COM - Attrait à la barre de la chambre criminelle pour meurtre, Alaye Diouma Diallo reconnait les faits et prétend être habité par des djinns.

C’est un homme au comportement bizarre qui s’est présenté devant la barre de la chambre criminelle de Dakar. Pour un rien, il affiche ses 32 dents ou fait des grimaces qui font douter sur sa santé mentale. Il donne l’air d’une personne qui ne jouit pas de ses facultés mentales. Lui, c’est Alaye Diouma Diallo qui, placé sous mandat de dépôt en 2015, est à sa 8ème année de détention préventive.

Accusé de meurtre commis sur Abdou Sow, il reconnait sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Il se tait un instant, regarde le plafond, sourit et lance : « je ne l’ai pas fait exprès. Ce sont les djinns qui m’ont mis en colère. Ils sont là-haut dans le ciel… ». Il est interrompu net dans son récit par le maître des céans. Il se calme un instant. Et hop, il soulève son boubou pour montrer des blessures qu’il s’est infligées au ventre tout seul. « Un jour, Djiné ‘’Assamane’’ m’a tellement mis en colère que je me suis infligé ces blessures. Après j’ai été conduit à l’hôpital », raconte-t-il.

A la question du juge de savoir s’il connaît les raisons de son jugement, l’accusé se retourne vers son avocate et lui demande : « c’est quoi un jugement ? ».

Quid des faits ? Il ressort de l’enquête que ce fameux jour, Alaye Diouma Diallo après avoir acheté un couteau a, sans aucun motif, attaqué Abdou Diallo et lui a asséné un coup de couteau à la nuque. La violence du coup a fait que la manche de l’arme s’est détachée laissant la partie tranchante transplanter la partie visée. Pire, il a porté de violents coups de pieds à la victime qui gisait dans son sang. Il a été maîtrisé grâce à l’intervention du voisinage qui a alerté les limiers. Lesquels ont rappliqué dare-dare sur les lieux pour faire les premiers constats avant de procéder à son arrestation.

Le parquet a ainsi requis 10 ans de réclusion criminelle contre lui, là où l’avocat de la défense a  plaidé la démence en évoquant l’article 50 du Code pénal.

L’affaire a été mise en délibéré. Le jugement sera rendu le 15 mars 2023.