NETTALI.COM - L'ancienne Premier ministre  Aminata Touré n'est pas d'accord sur la présence de Marine Le Pen au Sénégal et elle a tenu à le faire savoir sur son compte Twitter : "Que vient faire au Sénégal Marine Le Pen qui incarne le racisme et la xénophobie en France depuis des décennies ? Comme militante antiracisme, je ne lui souhaite absolument pas la bienvenue au Sénégal.”

Dans une tribune, la dissidente de la majorité présidentielle s’en prend vigoureusement aux autorités qui ont autorisé une telle visite. "Il est temps pour nos leaders africains d’avoir une tolérance zéro pour le racisme et pour tous ceux qui l’incarnent, le professent et le pratiquent. C’est ce que notre jeunesse, qui constitue 70 % de la population africaine, attend d’eux. Il est temps qu’ils veillent sur notre fierté et notre dignité", fulmine- t-elle, non sans invoquer la
Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale comme base légale pouvant servir à son refoulement.

L’hostilité de Mimi Touré envers la patronne des députés du Rassemblement national a des racines bien plus profondes, datant même des années de l’université. À l’époque, se souvient-elle dans sa tribune, le Gud (Groupe union défense), qui était d’extrême droite et du Front national, faisait régner
sur les campus français la violence raciste et la terreur.

l’annonce de la présence de ses membres sur le campus, nous, étudiants africains et arabes, nous nous terrions dans nos chambres pour ne pas être victimes de leurs expéditions punitives sans fondement. Le mouvement Touche pas à mon pote, initié par l’association SOS Racisme, en 1985, avait constitué une riposte massive de la jeunesse de l’époque, dans toute sa diversité, à ces militants d’extrême droite”, justifie-t-elle.

À l’en croire, des anciens dirigeants du Gud, Frédéric Chatillon et Axel Loustau, sont toujours actifs aux côtés de Marine Le Pen et figuraient même dans son équipe de campagne, lors de l’élection présidentielle française de 2022.

“… Bref, souligne Mimi Touré, le Front national, bien que rebaptisé Rassemblement national, continue à faire du racisme, de la xénophobie et de la haine de l’autre son principal fonds de commerce politique”.