NETTALI.COM - Soupçonnés d'avoir agressé leur collègue Amy Ndiaye Gniby, les députés Massata Samb et Mamadou Niang de Yewwi askan wi seraient sous le coup de poursuites engagées par le procureur de la République. Ce que dénoncé Barthélemy Dias. A la tribune de l'Assemblée nationale, le député maire de Dakar a tenu à mettre en garde le procureur Amadou Diouf. 

L'affaire de l'agression de la députée Amy Ndiaye Gniby ne restera pas sans conséquence. Du moins si l'on en croit les informations selon lesquelles le procureur de la République a engagé des poursuites contre les députés Massata Samb et Mamadou Niang du Parti de l'unité et du rassemblement (Pur), formation politique membre de la coalition Yewwi askan wi. Suffisant pour mettre Barthélemy Dias dans tous ses états. Et le député maire de Dakar s'est fait entendre ce samedi lors de l'examen du projet de budget du ministère de la Pêche.

"Nous sommes en politique et nous nous connaissons très bien ici. Moi, je n'en suis pas à mon premier mandat de député. L'Assemblée nationale a toujours connu des bagarres. Un député a été battu ici et traîné dehors devant mes yeux. En 2018, Mame Diarra Fam a été agressée ici, personne n'a pipé mot. Une jeune femme journaliste du site Buur news a été tabassée à la Place de l'Indépendance, personne ne l'a dénoncé", commence par dire Barthélemy Dias. Avant de poursuivre : "Ceux qui pensent pouvoir profiter de cette affaire Amy Ndiaye pour arrêter des députés, se trompent lourdement. Vous pouvez essayer, mais ne venez pas dire que vous n'avez pas été avertis." A en croire le maire de Dakar, ce qui lie le député en session, c'est le règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Selon lui, deux députés peuvent se battre ici jusqu'au sang, le procureur de la République ne pourra rien y faire. "A travers le monde, il y a des députés qui se battent, qui échangent des coups de point jusqu'à effusion de sang, mais il n'y a jamais d'arrestations. Nous sommes protégés pendant la session par une immunité parlementaire et par le règlement intérieur", souligne-t-il.

Aux députés de Benno Bokk Yakaar, Barthélemy Dias rappelle : "C'est très simple. Vous ne pouvez pas tuer François Mancabou et venir nous parler de violence. Vous ne pouvez pas tuer Fulbert Sambou et venir nous parler de violence. Vous ne pouvez pas tuer 14 jeunes Sénégalais et venir parler de violence." Et à l'endroit des journalistes, il déclare : "Sur les vidéos, on a vu un député descendre et aller mettre une claque à son collègue. Ce n'est pas une première. Mais tout le monde sait, c'est quoi une arme. Si un député entre à l'Assemblée avec une arme, le procureur peut s'auto-saisir. Qui a lancé une chaise à ses collègues ? J'invite les journalistes à exploiter les vidéos. Une certaine presse veut nous faire croire qu'une députée a été délibérément agressée. Est-ce que c'est la première fois ? Non. Et il n'y a jamais eu de poursuites."

En réalité, Barthélemy Dias a la conviction qu'il y a des gens qui cherchent à domestiquer l'Assemblée. "Mais, avertit-il, on ne l'acceptera pas. Nous refusons de nous aplatir. Nous n'accepterons pas l'injustice qu'il y a dans cette Assemblée. Le procureur de la République n'a absolument pas à se mêler de cette histoire. Il n'a qu'à aller s'occuper de l'affaire François Mancabou, de l'histoire de Fulbert Sambou... Que le procureur de la République fasse preuve de tenue et de retenue."