NETTALI.COM - Le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, se dit favorable pour l’institution d’un juge des libertés. Selon lui, le président de la République a décidé de faire de la justice, une justice moderne qui réponde aux standards internationaux.

Selon Ismaïla Madior Fall, la justice est critiquée de manière universelle. «Je dis toujours aux magistrats que quoique vous fassiez, vous serez critiqué», dit-il, car il y aura toujours des justiciables qui ne seront pas satisfait d’une décision de justice.

Répondant aux interpellations des députés de l’opposition sur l’indépendance de la justice, le ministre partage l’idée de la réforme, de la création du poste de juge des libertés pour faire en sorte que le Procureur de la République ne puisse plus envoyer quelqu’un en prison. «Oui pour le juge des libertés. Oui pour la réforme de la justice. Mais sachez que la justice est imprévisible. Personne ne contrôle la justice, même pas l’État. Maintenant il y a un chaînon de la justice que l’État contrôle plus ou moins : le déclenchement des poursuites, le procureur, qui agit sous les instructions du garde des Sceaux», fait-il remarquer.

Le ministre de la Justice a tenu ces propos alors qu’il défendait son budget 2023, adopté par les députés. Budget qui a été arrêté à 80 milliards 579 millions 498 mille 733 francs CFA en autorisations d’engagement et à 76 milliards 779 millions 498 mille 733 francs CFA en crédits de paiement.

Lors de la plénière, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, s’est félicité de la mise en place d’une «ligne budgétaire estimée à 540 millions francs CFA pour l’assistance juridictionnelle des Sénégalais établis à l’étranger et ayant maille à partir avec la justice des pays d’accueil ».
Concernant la modernisation des infrastructures judiciaires, il a signalé l’exécution en cours d’une enveloppe de 250 milliards francs CFA sur dix ans, à raison de 25 milliards par an.

Dans l’optique de décongestionner les prisons actuelles, Ismaïla Madior Fall a rappelé la volonté du président de la République de construire de nouvelles infrastructures pénitentiaires, notamment "le Camp pénal de Sébikotane, qui peut accueillir jusqu’à 2500 détenus’’.