NETTALI.COM - En détention provisoire depuis un (1) an pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie, collecte illicite de données personnelles, Mamadou Lamine Solly, Abdoulaye Sanogo, leurs complices Aïssatou Diallo, Aramata Diédhiou, Salimata Diallo et Astou Sène, ont été jugés vendredi 25 novembre 2022 par le Tribunal correctionnel de Dakar. Les mis en cause ont ficelé un projet fictif pour arnaquer plus de quarante (40) personnes, de sommes faramineuses allant de 5 à 100 millions de FCfa.

Ils pensaient avoir trouvé l’affaire de leur vie. En investissant dans ce projet, le comédien Amdy mignon et Cie croyaient s’être engagés sur la voie de la réussite, mais ce n'est hélas pas le cas. En effet, tout a été calculé pour les faire tomber sous le charme de l’industrie pharmaceutique imaginaire. Des techniques d’approches aux documents phyto-techniques présentés aux victimes, le plan des malfaiteurs a été bien organisé pour convaincre de la fiabilité dudit projet et des bénéfices qui ont fait rêver. Avec une stratégie bien huilée, ceux-là ont grugé plus de quarante (40) victimes. L’arnaque découverte, les enquêteurs de la Cybercriminalité ont épinglé les deux instigateurs, Mamadou Lamine Solly et Abdoulaye Sanogo, ainsi que leurs complices Aïssatou Diallo, Aramata Diédhiou, Salimata Diallo et Astou Sène. Ils ont tous répondu de leurs actes vendredi 25 novembre 2022, devant le Tribunal correctionnel de Dakar.

Des sommes comprises entre 5 et 100 millions de FCfa

C’était entre 2018 et 2022. Durant ces cinq (5) années, la Cybercriminalité a enregistré plus de quarante (40) plaintes. Des victimes qui ont toutes été grugées de sommes comprises entre 5 et 100 millions de FCfa avec le même modus-opérandi. Tout part d’Aramata Diédhiou. La trentaine, elle a été caissière dans plusieurs hôtels de la place. Un cursus qui lui a permis d’avoir un riche carnet d’adresses. Son rôle dans la bande, est de leur fournir le numéro des grands businessmen du pays, entre autres profils capables de dégainer de fortes sommes d’agent. Une fois en possession des coordonnées, Aïssata Diallo entre en jeu.

La femme divorcée est chargée de faire des investigations sur la situation socio-économique de leurs cibles, leur entourage et leurs fréquentations. Après une bonne maîtrise du terrain, les chefs de file Lamine et Sanogo déroulent leur plan. Tout se joue sur les réseaux sociaux. Avec des numéros de téléphone étrangers, ils se font passer pour une connaissance ou essaient de faire croire qu’ils ont eu les coordonnées par l’entremise d’un ami ou parent proche. Une fois le climat de confiance installé, ils présentent leur activité et expliquent travailler avec des Européens dans une grande industrie pharmaceutique qui, précisent-ils, sont à la recherche de la graine d’aloe vera et de Moringa en grande quantité et de façon permanente. Avec des arguments et documents très convaincants, ils vous proposent le marché de la vente de graines qui génère, selon leurs dires, 200% de revenus.

Toujours dans leur stratégie, ils mettent leurs cibles en contact avec de potentiels fournisseurs qui habiteraient, soit en Casamance, soit dans la sous-région. Pour mettre la main sur la commande, le soi-disant fournisseur demande de gros paquets d’argent pour l’emballage des produits, le transport et autres frais. Dès l’instant qu’ils sentent que leur cible commence à douter, il la bloque, coupant tout contact avec elle.

Plus de 40 téléphones, des complices dont des étrangers

La Cybercriminalité, saisie par plusieurs personnes, finit par les arrêter. La géolocalisation a permis aux limiers de mettre la main sur Solly et Sanogo. Une perquisition dans leurs domiciles respectifs, a également permis de mettre la main sur 40 téléphones avec des puces de téléphone étrangères. L’exploitation de ses appareils conduit à l’arrestation des autres mis en cause, Mame Diarra Fall, femme de ménage de Sanogo, Astou Sène, épouse de Solly, et Salimata Diallo, épouse de leur complice basé au Togo. Ces dernières ont en effet été trahies par les mouvements de transactions corsées sur leurs téléphones.

Selon le parquet, elles n’ignoraient pas la provenance délictuelle de cet argent. En fonction de la proportion de leurs actes, le maître des poursuites a requis sept (7) ans de prison ferme contre Sanogo et Solly, cinq (5) ans dont trois (3) ans ferme contre Aramata Diédhiou et Salamata Diallo, et deux (2) ans dont un (1) an ferme pour les autres. Les avocats de la défense, Mes Abdoul Daff et Ousseynou Ndiaye, ont plaidé la relaxe pure et simple pour Salimata Diallo et Astou Sène. Selon les robes noires, ces dernières ne sont rien d’autre que les agnelles du sacrifice. Ils seront fixés sur leur sort le 05 janvier prochain, date du délibéré.