NETTALI.COM - Il aura fallu une bonne vingtaine de minutes pour ramener le calme dans l’Hémicycle ce mercredi et permettre au ministre du Commerce, de la consommation et des Pme de répondre à toutes les interpellations. Dans son avant-propos, Abdou Karim Fofana s’est accordé un petit intermède, le temps de répondre aux piques des députés de l’opposition venus prendre part au vote du budget de son département ministériel. Ces derniers, dans l’ensemble, s’inquiétaient de la confusion des genres entre le portefeuille de ministre et celui de porte-parole du gouvernement qu’endosse Abdou Karim Fofana et surtout de sa présence assidue sur les plateaux-télés pour défendre les politiques gouvernementales.

«Je ne suis pas le premier à avoir deux portefeuilles en même temps. La réglementation au Sénégal me le permet, si cela vous pose problème, c’est à vous de voir. Je n’accepterais pas le terrorisme intellectuel qu’on veut m’imposer. Je peux aller sur les plateaux-télés et parler de mandat présidentiel ou des journalistes. J’ai mes convictions et je peux les dérouler comme je veux. De la même manière que les autres ont ce droit. Qu’on ne m’empêche pas de parler», a déclaré Abdou Karim Fofana à l’endroit de l’opposition qui ne s’est pas fait prier pour manifester bruyamment sa désapprobation.

Mais ce qui mettra le feu aux poudres, c’est la petite allusion ironique du ministre qui a titillé le parti Pastef et ses représentants pour répondre de son emploi du temps. «J’ai le loisir de répondre aux invitations médiatiques après avoir fini mon travail. Je ne vais nulle part pour un massage, j’ai à la maison quelqu’un pour le faire (…) On a vu un Serigne dire qu’il n’y aura pas de cumul de mandat dans son daara et se faire démentir par un talibé appelé Biram Soulèye Diop, sans qu’il lui soit fait de reproches», a-t-il lancé, un sourire narquois à la bouche. La phrase de trop pour les concernés qui, durant 20 minutes, se sont faits entendre en protestations, invectives et huées.

Le député Soulèye Diop demandant bruyamment son droit de réponse après avoir été mis sur le gril. Il a fallu évacuer le ministre du Commerce de la salle, le temps de calmer les esprits et de reprendre le travail pour une séance d’explications sur tout ce qui a trait au ministère, spécifiquement les mesures d’application sur les baisses des denrées de première nécessité. «Une semaine après la mise en œuvre de la baisse des prix, il y avait une application de près de 77% des boutiques. Dans les régions, il a fallu appliquer le différentiel de transport, mais il y a bien eu baisse. Le numéro vert mis à la disposition des consommateurs a permis de recueillir, en deux jours, 11 000 appels», expliquera Abdou Karim Fofana, au même moment où les députés de l’opposition ont décidé de quitter l’Hémicycle.

C’est donc à une majorité présentielle que s’est joué le vote du ministère du Commerce, de la consommation et des Petites et moyennes entreprises. Il a été arrêté, pour l’exercice 2022, à la somme de 132 milliards de FCfa, contre 22 milliards l’année dernière. Soit une hausse de 110 milliards de FCfa qui vont essentiellement au programme de développement du marché intérieur et de la consommation.