NETTALI.COM - El Hadji Oumar Youm, le président du groupe parlementaire "Benno Bokk Yaakaar" confirme la réception de la proposition de loi d'Aminata Touré  limitant l’exercice des fonctions et responsabilités dans les institutions de la République en rapport à l’existence de liens familiaux avec le président de la République. Il soutient, toutefois, que cette proposition n'est pas conforme à la Constitution.

"Cette proposition de loi qui est identique à celle déjà largement partagée dans les réseaux sociaux et certains sites Internet, n’est pas conforme à notre Constitution qui donne pouvoir au président de la République de nommer aux emplois civils et militaires, garantissant l’égal accès aux fonctions et responsabilités. Mais surtout elle viole la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, entre autres traités, conventions et pactes ratifiés et en vigueur au Sénégal. Je rappelle que la Constitution du Sénégal pose, à ce sujet, trois principes constitutionnels essentiels, à savoir le principe relatif au respect des libertés fondamentales et des droits du citoyen comme base de la société sénégalaise ; celui de l’accès de tous les citoyens, sans discrimination, à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux et celui relatif au rejet et à l’élimination, sous toutes leurs formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations", soutient El Hadji Oumar Youm.

"C’est vous dire que cette proposition n’est donc pas conforme à notre Constitution du Sénégal qui reste et demeure une République où les droits civils et politiques des citoyens sont impérativement garantis sans aucune forme de discrimination fondée sur la race, la couleur, l’ethnie, l’opinion, la naissance ou l’ascendance", ajoute le parlementaire.

Selon lui, cette proposition est "la manifestation pernicieuse d’une discrimination mettant en danger la cohésion sociale dont la famille est le socle essentiel". "Ces limitations ou barrières, d’un autre âge, constitutives d’incitation à la haine, à la stigmatisation, source de violence et de conflits, sont simplement indignes d’être portées par un ancien fonctionnaire des Nations Unies, les deux instruments juridiques internationaux précités étant des Résolutions des Nations Unies, de surcroît ancien Premier ministre et ancienne présidente d’une institution aussi prestigieuse que le Conseil économique, social et environnemental (Cese)", peste-t-il.