NETTALI.COM - L’enquête sur la mort du muezzin Bassirou Mbaye, lynché par des habitants du village de Diéyène (Thiès) alors qu’il construisait une mosquée sans l’accord de certains, a connu un rebondissement.  Le Doyen des juges du tribunal de grande instance de Thiès a inculpé les mis en cause avant de les placer sous mandat de dépôt.

Après ces faits qui se sont déroulés dans la journée du mardi 4 octobre 2022, la gendarmerie avait procédé à l’arrestation de l’Imam, du chef de village et 10 autres personnes. Les mis en cause avaient tous été déférés, hier lundi, au parquet de Thiès.

Sur instruction du parquet, une information judiciaire avait été ouverte et confiée au Doyen des juges d’instruction. Le chef du village de Diéyène et ses acolytes ont été inculpés pour association de malfaiteurs, assassinat, actions diverses ayant causé des dommages sur les personnes et les biens, entrave à l'exercice du culte, détention illégale d'armes et violation de domicile. Ils ont ensuite été placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès.

La victime, Bassirou Mbaye, muezzin et artisan principal de la construction de la mosquée de leur village, a été battue à mort. Selon toujours l’enquête, Bassirou a presque construit gratuitement plusieurs mosquées dans différentes localités de la commune de Pire. Et c’est dans ce sens qu’il a été sollicité pour construire la mosquée de Diéyène. Il a accepté le projet, étant entendu qu’il devait être le muezzin de ce lieu de culte. Le chantier avait bien avancé et on commençait même à y prier.

Après quelques bisbilles, Bassirou Mbaye avait reçu, selon des témoignages, des menaces de l’Imam qui ne souhaitait pas le voir dans la mosquée du village. L’Imam l’avait même accusé de vol avant de le chasser du lieu de culte. C’est alors qu’un certain Serigne Aliou Konté a offert à Bassirou Mbaye un terrain pour y ériger une autre mosquée. Ce qui n’a pas plu à l’Imam et au chef du village qui ne pouvaient pas concevoir que Diéyène abrite deux mosquées.

Ils le dénoncent à la gendarmerie qui trouve que Bassirou Mbaye a obtenu toutes les autorisations nécessaires pour construire cette mosquée. Une humiliation que l’Imam et le chef du village vont régler par une expédition punitive.

Bassirou Mbaye son fils et deux ouvriers ont été attaqués par des hommes armés de machettes et de bâtons. L’Imam faisait partie du groupe des assaillants et tenait une machette avec laquelle il a asséné un coup à un frère de Bassirou Mbaye.