NETTALI.COM - Invitée de TV5 Monde, Aminata Touré a réitéré ses propos : Macky Sall ne peut pas se présenter en 2024. "Je suis constante sur la question. Macky Sall lui-même l'a dit plusieurs fois qu'il respectera la constitution. La dernière fois qu'il l’a dit, c'était le 31 décembre 2018. Il l'a dit à plusieurs occasions... Je pense qu'il devrait s'en tenir à ce qu'il a dit, organiser des élections et laisser les sénégalais choisir leur prochain président", soutient-il. Voici le contenu de son entretien ;

Envisagez-vous de quitter Benno Bokk Yaakaar ?

"Je suis députée à l'Assemblée Nationale, élue sur la liste de Benno Bokk Yaakaar. Je suis une députée des sénégalais et je compte défendre les intérêts de tous les sénégalais et apporter des projets de loi qui peuvent contribuer à renforcer la démocratie sénégalaise".

Que pensez-vous des heurts qui se sont produits lundi à l'hémicycle?

"Ils sont regrettables. L'Assemblée Nationale partout, chez nous ou ailleurs, c'est un lieu où l'on s'échauffe entre politiciens, mais ce n'est pas ce que je vais retenir d'une Assemblée Nationale. C'est également fait pour voter des lois qui régissent la vie des sénégalais... Des lois qui vont faire avancer notre démocratie et permettre aux sénégalais d'avoir des cadres juridiques qui les protègent dans la vie économique, sociale, etc..."

Allez-vous proposer une loi sur les incompatibilités familiales avec certaines fonctions au Sénégal?

"Absolument ! Je pense que cela devrait être un exemple pour toute l'Afrique. Nous avons eu plusieurs cas où la famille est mêlée à la gestion des affaires et je crois qu'il faut réglementer ce cadre-là. Au Sénégal, c'est la première fois, on pensait en avoir terminé et ça, en tant que parlementaire, je souhaiterais déposer un tel projet de loi (sic : proposition de loi plutôt). Et que l'on supprime l'immixtion des familles présidentielles dans la gestion des affaires publiques. C'est un cadre qui devrait exister partout en Afrique".

Que pensez-vous du choix du président Macky Sall concernant la présidence de l'Assemblée Nationale ?

"Ce n'est pas une question personnelle, c'est une question de principe qui concerne les femmes, l'engagement, l'équité et la justice...Quand il faut aller au charbon, on responsabilise les femmes, quand elles gagnent et puis après il faut retourner tranquillement passer les positions à d'autres qui sont moins méritants. En réalité, la question c'est de dire que dans nos pays, la démocratie et la question de la vie publique elle-même, doivent se faire dans des conditions qui n'ont rien à voir avec les affinités subjectives et familles..."