NETTALI.COM -Placé sous mandat de dépôt, le 4 août 2022, pour viol sur sa servante A. Thiaw, âgée de 16 ans, Sitor Ndour sera entendu au fond demain. D’ailleurs, la victime a été auditionnée hier mardi, par le juge du 2e Cabinet de Dakar. Aujourd’hui, sa maman Nd. Dionne et sa tante G. Diawara seront auditionnées au titre de témoins. 

La machine judiciaire est en branle sur l’histoire de mœurs incriminant l’ex-Directeur général du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (Coud), Sitor Ndour. Les auditions au fond ont débuté hier mardi, devant le juge d’instruction du 2e Cabinet du Tribunal de Dakar, Mamadou Seck. La victime A. Thiaw, âgée de 16 ans, a été entendue en première. Aux côtés de sa mère, son civilement responsable, et son conseil Me Ndèye Fatou Touré, la plaignante s’est entretenue pendant 3 tours d’horloge avec le magistrat instructeur. Selon nos informations, elle a maintenu ses déclarations faites depuis l’enquête préliminaire devant les gendarmes. Elle accuse de viol le responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr). Elle a dit au juge qu’elle était recrutée en qualité de domestique par Sitor Ndour, avec 45 000 FCfa comme salaire. Après quelque 3 jours, son patron l’a trouvée dans la chambre où il a abusé d’elle. Les auditions vont se poursuivre aujourd’hui. Nd. Dionne, maman de la victime, et sa tante G. Diawara seront entendues au titre de témoins. Ensuite, l’inculpé Sitor sera auditionné demain jeudi 8 septembre 2022, suivi d’une confrontation avec la victime.

L’ancien Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), accusé de viol sur sa domestique de 16 ans, avait été arrêté par la Brigade de gendarmerie de la Foire. Déféré au parquet le mercredi 3 Août, il avait été inculpé et placé sous mandat de dépôt, à la suite d’un retour de parquet.

Sitor Ndour avait été enfoncé par des échanges téléphoniques entre lui et la mère de la victime. Dans ces échanges, l’ancien ministre implore le silence de la dame. « Je vous donnerai tout ce que vous me demanderez », aurait dit le responsable « apériste ». La dame Ndira Dione de lui rétorquer : « A. S. m’a expliqué ce qui lui est arrivé, comme je suis sa mère, je l’amènerai à l’hôpital ».

Sitor de poursuivre : « je suis une autorité dans ce pays. Si cette histoire est connue de tous, je suis foutu ». La mère de la présumée victime, de répondre : « avant tout je veux savoir la vérité. As-tu oui ou non abusé de ma famille ? »

Toujours sur l’audio, le responsable politique clame son innocence et veut acheter le silence de la dame. « Je ne lui ai rien fait, mais il ne faut pas que cette histoire soit connue, sinon je suis foutue et ma vie pareille. Je suis une autorité. Je suis prêt à vous donner tout ce que vous désirez pour laisser tomber cette affaire ».

Seulement la dame n'a pas laissé tomber. Elle a déposé une plainte à la gendarmerie de la Foire. Selon ses explications, sa fille travaillait comme femme de ménage chez Sitor Ndour. Dans les clauses du contrat verbal, il était convenu que A. S passera la nuit. Sitor Ndour avait rassuré la maman que sa fille est entre de bonnes mains.

«Mais après seulement 3 jours de travail, le viol aurait été commis», accuse Ndira Dione, en livrant les détails des faits qui seraient commis quelques jours avant la Tabaski. «Mais dès qu’elle a été délivrée de son bourreau, A. S a pris la fuite. Elle a confié à sa tante sa mésaventure», rapporte sa maman, qui informe que sa fille a été conduite au centre de santé Philippe Maguilène Senghor où la sage-femme aurait confirmé la thèse du viol. «Des traces de spermes ont même été prélevées au niveau de l’appareil génital de la fillette».

Sitor Ndour a nié dans la presse et menaçait même de porter plainte pour diffamation.  «Rien dans cette affaire n’est vrai. On a affaire à des spécialistes de l’arnaque et de l’extorsion de fonds. Au moment venu, je prendrai  mes responsabilités. C’est une affaire pendante devant la justice. C’est pour cela que je ne peux pas me prononcer», s’était-il défendu.