NETTALI.COM - Alors qu’il se susurrait que des manœuvres allaient avoir lieu dans les prochains jours  pour le contrôle le bureau de l'Assemblée nationale, Pape Diop de Book Gis Gis a mis fin à tout espoir de bataille dans l’hémicycle en rejoignant la coalition au pouvoir. Face à la presse, ce jeudi 11 Août, pour justifier son choix, il a dit craindre une crise institutionnelle, estimant avoir agi « en toute responsabilité"  et d'avoir, après mûre réflexion, « pris la décision de se joindre au groupe parlementaire qui sera mis sur pied par la coalition présidentielle, Benno Bokk Yaakaar ».

C'est un Pape Diop tendu et en sueurs, sans doute éreinté par un exercice de justification difficile, qu'on a vu avouer n'avoir pas peur des réseaux sociaux et des personnes devant leur clavier. Sans doute s'attendait-il à une avalanche de critiques après sa décision assimilée à de la "trahison". L’ancien maire de Dakar a en tout cas tenté de nous faire avaler que la coalition présidentielle n’a pas été informée, précisant qu'il s'agit là d'une décision qu'il a prise "sans discussion aucune avec la coalition au pouvoir, et donc sans condition" ; une décision " motivée par le souci d’éviter à notre cher pays, la situation que je viens de décrire." Le message est en tout cas clair. 

Un ralliement qui n' a pourtant surpris personne. Surtout pas le journal « Enquête » qui avait déjà annoncé la transhumance de Pape Diop, la veille. Et même du côté de la mouvance présidentielle, l'on était presque assuré d'avoir "la voix qui manque'. Et pour de nombreux observateurs d’ailleurs, cette fameuse voix ne pouvait venir que du côté de Bokk Gis Gis. Élu député sur la liste de la coalition Bokk Gis Gis Liggey, Pape Diop n'a jamais caché son désir de travailler avec le Président Macky Sall, sous le couvert d’une reconstitution de la grande famille libérale. Il s'y ajoute que l'ancien maire de Dakar est connu pour être un très proche ami d'Idrissa Seck, aujourd'hui allié du président de la République. Mieux, aux législatives du 31 juillet, Pape Diop était en coalition avec l'ancien ministre Aliou Sow et Mamadou Lamine Massaly de Thiès, deux anciens du Parti démocratique sénégalais (Pds) connus pour être particulièrement hostiles à «Yewwi askan wi», et à Ousmane Sonko.

Déjà mercredi 10 Août, soit la veille de sa conférence de presse, des indiscrétions faisaient déjà état d’informations ayant fuité d’un conclave à Diourbel avec le khalife des mourides. Conclave au cours duquel, l’ex-maire de Dakar avait déjà fait part de sa volonté de répondre positivement à l’appel du chef de file de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Un schéma qui pourrait le conduire au Haut conseil des Collectivités territoriales ou au perchoir, avec une logique de céder sa place à Aliou Sow (3ème sur la liste nationale) qui atterrirait à l’Assemblée nationale ou au gouvernement.

Mais là où on a du mal à suivre Pape Diop,  c’est lorsqu’il commente les résultats des élections législatives en soutenant que « le peuple souverain a décidé d’instituer un rapport de force plus équilibré entre le Pouvoir et l’Opposition ». Poursuivant, il ajoute : « nous devons en être fiers et respecter ce choix des électeurs qui, souverainement, ont décidé de rééquilibrer les forces politiques en présence. »

Un commentaire qui aurait dû se limiter à cette phrase. Mais là où tout se gâte, c’est lorsqu’il enchaîne avec cette phrase : « il nous faut éviter que cette belle opportunité ne se transforme en difficulté pour la bonne marche de notre pays et de nos Institutions ; (…) Il faut éviter que ce scénario que personne n’avait prévu ne débouche sur un blocage dans le fonctionnement de nos Institutions. »

Un argumentaire tiré par les cheveux si l’on sait que les électeurs qui ont voté pour "Book Gis Gis Liguey", n’ont pas choisi Macky Sall. Certains d’entre eux auraient su que Diop rejoindrait la coalition du pouvoir, qu’ils n’auraient sans doute pas voté pour lui. Au-delà, il s’agit surtout de respecter le suffrage des électeurs et de laisser l’Assemblée fonctionner suivant une logique de discussions et d’entente. Après tout la majorité n’a pas toujours raison sur la minorité. Surtout qu’en plus, pour la première fois, et c’est inédit, le Sénégal aurait eu droit à une assemblée équilibrée et à même de jouer le rôle qu’on attend d’elle. C'est à dire contrôler le travail de l'exécutif, comment notre argent est dépensé et évaluer les politiques publiques. Mais attention à cette notion de majorité, elle pourrait se révéler précaire. Et pour cela, il suffirait qu'il y ait des députés mécontents ou frondeurs pour que cette majorité soit transformée en minorité.

Doit-on même croire à une Assemblée où tous les députés au sein d’une majorité, sont d’accord sur tout et en tout temps ? Assurément non. La logique de représentation veut parfois, sur certains sujets, que les députés prennent des positions de principe au lieu de suivre leur majorité ou une logique de groupe parlementaire. A la vérité Pape Diop savait d’avance ce qu’il allait faire de ses suffrages en cas de succès. Il n’a fait que concrétiser une idée déjà bien ancrée. Difficile dès lors de faire croire qu’il soit mu uniquement par une volonté d’éviter une crise institutionnelle. Pape Diop est un homme d’affaires, et il serait bien naïf de notre part de ne pas voir les affaires derrière son positionnement politique.

"Le Témoin", même s’il se pose certaines questions, semble avoir sa lecture dans sa livraison du vendredi 12 Août quant aux raisons qui auraient poussé Pape Diop à agir de la sorte. « Une main invisible avait réussi la prouesse d’extirper toutes les personnalités sur la liste de 25 dignitaires de l’ancien régime soupçonnées d’enrichissement illicite par la CREI à l’exception de Karim Meissa Wade. Pape Moustapha Diop, comme tous les pontes de l’ancien régime épargnés par la redoutable CREI avait-il bénéficié de la main tendue du pouvoir pour ne pas être poursuivi ? Avait-il transigé comme la rumeur en avait couru ? Nous donnons notre langue au chat ! Et puis, récemment, il y a eu l’épisode de l’hôtel Méridien de Saint-Louis que Pape Diop avait acheté pour y construire un complexe immobilier et que le pouvoir lui avait repris… Serait-il coincé par l’Administration fiscale ? Nous préférons donner notre langue au chat ! Une chose est sûre, l’actuel pouvoir ne manquerait pas de moyens de pression sur l’honorable Pape Moustapha Diop (référence à Pape Diop)… Il existe aussi un élément à prendre en compte, et que l’on a tendance à oublier : Pape Diop a de fortes attaches à Fatick, ville où il a vécu et a débuté sa carrière comme pompiste, et dans laquelle est né un certain… Macky Sall ! », écrit le journal.

Qui ne manque d’ailleurs de relativiser cette histoire de majorité absolue, en citant ses sources qui renseignent que les dés sont loin d’être jetés et que Macky Sall devrait surveiller ses troupes pour cette XIVe législature. Pour "le Témoin", des députés de la mouvance présidentielle seraient enclins aujourd’hui à rejoindre Yewwi pour assurer leurs arrières. Une affaire à suivre.

Un exercice qui a en tout cas été bien difficile pour l'ancien maire de Dakar. Il a eu droit à sa part VAR comme pour lui rappeler ses prises de position anti Macky, lorsque par exemple, il critiquait la transhumance et les mauvaises décisions de Macky Sall notamment par rapport au site de Diamniadio.

Toujours est-il que les résultats provisoires des législatives ont été confirmés par le Conseil constitutionnel. Et sans doute le moment qu’attendait Macky Sall pour installer l'Assemblée nationale et se pencher sur la nomination du Premier ministre, puis du gouvernement.  Et il se susurre  déjà que d’anciens bannis du « Macky » vont signer leur retour dans l’attelage gouvernemental, avec des noms avancés. Des premiers ministrables aussi sont cités. Aussi, ceux-là sont-ils ciblés dans le cadre de manœuvres souterraines et d'attaques par voie de presse, car on ne voudrait les voir revenir au gouvernement. De supposés cafards et dossiers d'enquête sont subitement réveillés et remis au goût du jour. Sacrés politiciens en manque de confiance en eux-mêmes, les coups bas, c'est bien leur truc.

Les résultats officiels sont en tout cas connus, le journaliste Pape Djibril Fall de "Les Serviteurs" et l’ancien ministre, Thierno Alassane Sall d'Aar Sénégal, ont décidé de ne rallier aucun groupe parlementaire et d’être des «non-inscrits». Autrement dit, ils n’iront ni renforcer la majorité de Benno, ni s’ajouter mécaniquement aux 80 députés de Yewwi-Wallu.

Déjà, dans les réseaux sociaux, ils commencent à être lynchés, leurs détracteurs estimant qu’en agissant ainsi, ils ne font que renforcer le camp présidentiel. Du coup, ils donnent raison à Ousmane Sonko qui soutenait qu’à par Yewwi-Wallu, tout le reste sont des alliés de Macky Sall.

 Macky Sall et l’épreuve des résultats

D’ici la présidentielle, il ne reste en tout cas plus que 18 mois. Une durée bien courte pour corriger certains errements du régime, voire vider certains dossiers brûlants. Le débat sur le 3ème mandat est toujours présent et réapparaît de manière cyclique. Il en a d’ailleurs été beaucoup question, lors de la campagne des législatives avec la coalition Yewwi Askan Wi qui l’a bien utilisé comme argument pour appeler à voter "pour ou contre un 3e mandat".

Un référendum qui ne dit pas son nom et qui a fait mouche au point même que le bilan de Macky Sall et ses réalisations mises en avant par ses troupes, aussi flamboyantes soient elles, n’ont pas suffi pour séduire l'électorat. Qui connaît ces suppléants élus ? Personne. Et si le coup a si bien marché, c'est parce que la politique, malgré les apparences, a horreur du flou aussi artistique soit-il. Le "Ni oui ni non" de Macky Sall a, entre autres, été l’interstice par lequel se sont exprimées les frustrations de tous ceux qui ne veulent pas entendre parler de troisième mandat.

Mais à la vérité, aucune machine de guerre ne pouvait contrecarrer le raz-de-marée du 31 juillet dans un pays comme le Sénégal. Surtout lorsque les cartes sont aussi confuses sur la table. La défaite à la Médina, malgré la jonction entre Bamba Fall et Cheikh Ahmed Tidiane Ba qui se disputaient la victoire lors des locales (9414 voix contre 8356 pour Cheikh Bâ de Benno) n’a pas produit d’effets. Ils ont été battus ensemble. Un signe manifeste de l’échec de la politique de débauchages mené ces derniers mois par le chef de l'Etat lui-même. Tout comme la politique d’augmentation de salaires opportunistes voire de la dernière minute, des bourses de sécurité familiale XXL, de la distribution d’argent dans les quartiers. Ce qui veut dire que ce n’était pas le bon chemin à emprunter.

Le 3ème mandat est décidément un sujet qui fâche et qui divise. Il a, en tout cas, été remis en selle. Et c’est Mansour Faye, le grand perdant de Saint-Louis, habitué aux sorties de route et non moins beau-frère du président, qui l’a délibérément relancé, lors d’une rencontre politique, la semaine dernière à Saint-Louis. Il nous a appris qu’on en est au 1er mandat de 5 ans de Macky Sall ! Et beaucoup se demandent d’ailleurs s’il n’a pas été activé dans ce sens. Il a en tout cas envoyé le message selon lequel, Macky Sall devrait être dans la course pour 2024. Le Conseil constitutionnel appréciera. Les Sénégalais aussi.

Il ne doit pas être aussi aveugle et sourd, ce cher président pour ne pas se rendre compte que sa chute, au fil des élections, est progressive. Beaucoup d’éditorialistes ne manquent d’ailleurs pas de se demander s’il a réellement décrypté les résultats de ces législatives. Du fond de sa conscience sans doute. Mais, la vérité est que dans les rangs de la majorité, l’on a cette fâcheuse tendance à faire la politique de l’autruche et à encenser le chef de l’Etat. Les faits et les résultats sont pourtant têtus et confirment que cette baisse se poursuit sans cesse. Passer de 125 à 82 députés et crier victoire, il n’y a que Mimi Touré et Cie pour le faire !

Une chute progressive

Le point de départ de cette chute de Macky Sall prend comme point de départ les 15 % obtenus par Pastef à la présidentielle de 2019, positionnant son leader Ousmane Sonko à la 3e place derrière deux mammouths de la politique, deux anciens Premiers ministres, Macky Sall et Idrissa Seck. Puis suivra la percée de la coalition Yewwi Askan Wi aux locales, dans les grandes villes. A l’époque, dans les rangs de la majorité, l’argument en cours, était de revendiquer la majorité dans les départements, alors qu’on n’était pourtant pas dans un scénario d’élections législatives.

Une percée des locales qui s’est consolidée lors des législatives dernières. En effet, la forte progression de Yaw, engagée dans l’inter-coalition, ne s’est plus limitée dans les grands centres urbains tels que Dakar, Thiès, Ziguinchor, Saint- Louis, Louga et Mbour. Elle s’est étendue à de plus petites localités à l’intérieur du pays : Vélingara, Somone, Saly, Goudomp, Tivaouane, Bambey et Kolda. Des victoires qui témoignent d’un certain changement dans les rapports de force électoraux, dans la mesure où, ces localités ont été remportées par Benno ou par des personnalités issues de la mouvance présidentielle, le 31 janvier dernier.

Il n’y a en réalité que Fatick et le Fouta ainsi que les zones rurales, fidèles à Benno Bokk Yaakaar, qui ont échappé. Si l’intrer-coalition a réussi à rafler les communes de Louga, Kolda, Vélingara et Mbour, Benno s’est fortement rattrapée dans les zones rurales autour de ces mêmes localités lui permettant de rafler la mise au niveau départemental.

La preuve d’une chute continue qui n’augure rien de bon, si demain Macky Sall venait à être candidat à la présidentielle. Il convient toutefois de noter que 53,34 des inscrits, soit le parti vraiment majoritaire dans ces élections, n’ont pas voté. Ce qui est synonyme d’un jeu encore ouvert.

La gouvernance, ce gros point noir !

Pour qui vont voter toutes ces personnes qui n’ont pas jugé nécessaire de se déplacer le jour du vote ? Une question à laquelle, il est difficile de répondre. Mais toujours est-il que Macky Sall doit faire attention à ne pas davantage créer de frustrations chez les populations car beaucoup d’actes de mauvaise gouvernance relevés dans sa gestion, plombent sans qu’il ne se rende compte, son régime. Il semble si aveugle et sourd aux messages adressés par le peuple.

L’inutilité des institutions budgétivores, telles que le Haut conseil des collectivités territoriales ( Hcct) et le Conseil économique, social et Environnementale (Cese), n’est plus à prouver, mais il ne semble pas trop s’en préoccuper, alors que beaucoup de nos concitoyens se rendent compte qu’elles constituent un gaspillage ainsi qu’un réceptacle de la clientèle politique de la majorité. Ce qui fait par contre l’objet d’une grande préoccupation chez nos concitoyens surtout dans les grands centres urbains, ce sont plutôt le renchérissement du coût de la vie, l’emploi des jeunes, le cadre de vie et autres inondations qui continuent d’empoisonner la vie des Sénégalais dans les grands centres urbains.

Dans les zones rurales, ces soucis ne sont pas pointés du doigt car le déploiement du PUDC et du Puma, en phase avec les problématiques des populations rurales confrontées à l’enclavement, aux difficultés d’accès à l’eau et à l’électricité, accorde beaucoup de faveurs à la majorité.

A l’heure des élections de renouvellement des membres du HCCT, le 4 septembre prochain, le message du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), est clair. L’organisation plaide pour un diagnostic sans complaisance de cette institution (HCCT) considérée par certains comme « budgétivore et inutile », avant de procéder à un quelconque renouvellement. Il ne faudra en tout cas pas compter sur l'inter-coalition Yewwi askan wi-Wallu Sénégal pour participer aux élections de renouvellement du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) composé de 150 membres dont les 70 sont nommés par Macky Sall et les 80 via le suffrage indirect.

Il y a également ces inondations qui sont la cause des plus grosses galères vécues par des Sénégalais de la capitale et de certaines régions. Des situations qui ne font que corser l’addition et cristalliser les perceptions négatives autour de la personne de Macky Sall.

Un des membres du gouvernement qui participe d’autant plus au renforcement de cette perception négative, c’est le ministre des infrastructures Mansour Faye qui se fait de plus en plus remarquer par ses sorties malheureuses. Que nous apprend Mansour Faye qu'on ne savait pas lorsqu'il nous dit que la pluie est un phénomène naturel ? Et lorsqu'il ajoute que « dans le ciel, c’est le bon Dieu qui tient les vannes et il les ouvre quand il veut en termes de quantité. Cela ne dépend pas de nous, en réalité… », il y a de quoi s'étonner encore plus. ! Eh bien, la vérité est que la pluie est un don du ciel qu’il nous appartient d’apprivoiser afin d’en tirer le maximum de profit.

Avoir investi 766 milliards dans le cadre d’un plan décennal et aboutir à ce résultat du vendredi 5 Août, il y a de quoi mourir de honte. Allez dire aux Sénégalais qui ne sont arrivés à leurs domiciles qu’à 2 heures du matin, suite aux routes remplies d’eau, qu’il y a eu des améliorations dans telle ou telle autre zone de Dakar ! Ce dont ce pouvoir ne se rend certainement pas compte, c’est que ce type de message qu’il envoie, irrite davantage qu’il ne lui sert.

766 milliards ce n’est pas rien pour un pays aussi pauvre. Entendre des hérésies telles que des « mesures fortes ont été prises », à savoir qu’on va mettre en place des grilles pour fermer les tunnels lors des pluies, est simplement révélateur d’un constat d’échec ainsi qu’une absence notoire de solutions.

Le pire est que Mansour Faye ne réalise même pas que le public voit la question des inondations comme une problématique globale et non isolée. Toute une capitale à l’arrêt, du jamais vu !

Il n’est pourtant pas à son 1er coup d’essai. Comme lorsqu’il a menacé de porter plainte en direct sur la RFM, contre Babacar Fall, qui n’avait fait que lui poser une question. De même que son refus de rendre compte dans la gestion des 1000 milliards du fonds Force Covid. Les costards que le président lui taille, sont décidément trop grands pour lui. Mais à la vérité, la gestion du pays ne s’accommode pas très bien avec la famille.

Ce qui est globalement en cause dans la gouvernance de Macky Sall, ce ne sont pas les infrastructures. Elles sont globalement une bonne chose, même s’il y’a à redire sur le côté  structurant des projets et leurs coûts. Il se trouve juste que le développement est un cercle vertueux et non des projets déconnectés les uns des autres. Des infrastructures routières ne peuvent pas survivre lorsqu’un système de canalisation réfléchi et adapté, n’est pas mis en place pour les protéger avec un système de drainage et d’évacuation des eaux efficace. De la même façon que des infrastructures sportives doivent être en adéquation avec une politique sportive qui doit prendre en compte tout le territoire.

Le point sur lequel en tout cas beaucoup d’observateurs s’accordent, c’est que la bonne gouvernance est un gros point noir dans la gestion de Macky Sall : processus électoraux chaotiques, dossiers sous le coude, gestion opaque du Covid et des inondations, institutions budgétivores, Assemblée nationale marquée par des scandales de trafic de passeports et de faux billets, justice décriée, institutions de contrôle de l’état anesthésiées, etc. Bref, de quoi s’étrangler.