NETTALI.COM - Exit la campagne et le scrutin des législatives du dimanche 31 juillet, place aux résultats. Des tendances lourdes ont été notées dès le dimanche soir en faveur de l’inter-coalition Yeewi Askan Wi-Wallu, à tel point que même Aly Ngouille Ndiaye du camp de la majorité au pouvoir, quoique victorieux à Linguère son fief, avait fait savoir au micro de la TFM, que « les résultats que nous entendons, n’augurent rien de bon pour la coalition au pouvoir que nous sommes ».

Les résultats issus des bureaux de vote avaient en réalité de quoi donner des frissons au camp du pouvoir. Et Mimi Touré, la tête de liste au niveau national, a tenté de manœuvrer pour inverser la tendance. Du moins au plan psychologique. La Mimi New-look qui a été appréciée dans cette campagne, sous ses airs joyeux et détendus, est finalement retombée bien bas dans l’estime de certains Sénégalais après son forfait et sa sortie de route bien malheureuse. Aminata Touré qui annonce une conférence de presse à minuit ! Un timing en tout cas bien curieux et suspect qui a coïncidé avec l’heure de bouclage des journaux. Une situation qui a d’ailleurs poussé le journaliste Pape Ngagne Ndiaye, dans un direct sur le plateau de TFM, à demander à Yaxam Mbaye de Benno au téléphone, si sa coalition n'allait pas venir avec ses résultats, étant entendu qu'une telle situation n'est pas une première.

Les esprits avertis savaient déjà ce qui se tramait, puisqu’en fait de jurisprudence, le procédé est loin d'être une première du côté de Benno Bokk Yaakaar. En effet en 2017, Amadou Ba avait fait exactement la même chose, alors que les responsables et militants de "Taxawu Dakar" étaient allés au lit, sûrs d'avoir remporté les législatives dans la capitale.

Dimanche, l’ancienne Premier ministre avait en effet déclaré que sa coalition conservait sa majorité à l’Assemblée nationale, en remportant le scrutin pour les législatives dans 30 départements sur 46. Une affirmation lancée sans toutefois donner les chiffres pour l’étayer. Ce qui n’était rien d’autre qu’une volonté de manipuler certains esprits peu avertis qui ne penseraient qu’à une logique d’arithmétique fondée sur un nombre supérieur de départements remportés par Benno Bokk Yaakaar. Une attitude tout à fait honteuse, en plus d’être illégale car ce n’était manifestement pas à elle de proclamer des résultats.

Pour l’ancienne PM et ministre de la justice qu’elle est, avouons que le subterfuge était limite. Le pire, c’est ce stratagème pour se faire reprendre par la presse.

Réponse du berger à la bergère, Barthelemy Dias réagit aussitôt et bat en brèche l’information relayée par Mimi Touré, qui parle d’une « victoire » de la majorité sortante. Le lendemain, lundi, c’est au tour de l’inter-coalition Yewwi Askan wi/Wallu de dénoncer une manipulation et de mettre en garde contre ce qu’elle considère comme un agissement du président de la République, qui tente par la voix de celle qui est considérée comme sa porte-parole, de confisquer le vote.

Elle a bien changé la Mimi ! Ou peut-être que c’est sa vraie nature qui se révèle à l’épreuve de la politique politicienne. L’on parle bon sang de cette Aminata Touré, ministre de la justice et garde des sceaux, l’intransigeante Mimi en charge de la Cour de répression de l’Enrichissement Illicite (Crei). On se rappelle en effet de cette fameuse liste de 25 dignitaires de l’ancien régime, cités dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis et dont faisait partie son ex-époux Oumar Sarr. Elle avait cette image de femme déterminée et juste au point d’être même accusée d’acharnement sur celui-ci avec qui elle a eu une fille dans son ménage. De l’eau a hélas coulé sous les ponts et on l’a vue récemment tout sucre, tout miel avec lui à Dagana dans une même voiture de campagne et en parfaite communion. Cette image d’union des deux, montre aussi à quel point la fameuse traque des biens mal acquis, est aujourd’hui abandonnée comme si elle n’avait jamais existé. Du Mackyisme pur et la mauvaise gouvernance qu’on lui reproche !

Aminata a même connu son heure de traversée du désert, suite à son éviction du poste de Premier ministre. Ses déclarations contre un 3ème mandat de son allié de président, terniront ses rapports avec ce dernier. Elle reviendra par la petite porte. Un an après, elle est nommée, précisément en février 2015, en faveur d’une réconciliation avec le Chef de l’Etat, envoyée spéciale de ce dernier. En 2019, elle deviendra directrice de campagne de Macky Sall à la présidentielle puis présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) en mai 2019, deux mois après la victoire de Macky Sall. Et  c’est à la veille de la campagne des législatives qu’elle est nommée coordonnatrice du parrainage de BBY avant d’être parachutée tête de liste nationale de BBY pour les législatives.

Qu’elle soit réduite à assumer ce genre de sortie anti-démocratique, inattendue et indigne d’elle, cela ne peut qu’étonner. Cette prétendue victoire annoncée par elle, ne reposait d’ailleurs que sur sa propre subjectivité, puisque c’est sa survie politique qu’elle joue dans ces instants-là.

Mais heureusement que la presse n’est pas tombée dans le panneau puisque le lendemain les titres ont été globalement axés sur les tendances qui laissaient penser, soit un duel serré ou un parfum de cohabitation, comme l’a si bien écrit le journal Enquête. Et Mahmoudou Wane, le directeur de publication, décrit si bien la situation dans son édito du mardi 2 août en nous apprenant que la coalition présidentielle ne va pas remporter la majorité absolue mais sans doute 29 des 46 départements que compte le Sénégal, estimant que ces chiffres sont trompeurs puisqu’ils n’assurent pas la majorité absolue à la Coalition au pouvoir qui va devoir se contenter, dans le meilleur des cas, de 82 députés sur les 165 de l’Assemblée nationale, sauf si une coalition concurrente perd un élu en sa faveur.

A l’heure des compilations issues des commissions départementales, les scores sont serrés et une guerre des chiffres s’est installée. La surenchère politicienne est à son comble.

Entre rétropédalage de Mimi, accusations de fraudes « dans le titre foncier de Macky » et riposte de BBY

Mais surprise dans la nuit du lundi au mardi, Aminata Touré fait un rétropédalage et nuance ses propos. S’agissant de Goudomp, elle a fait savoir qu’ils ont affiné leurs résultats et ils ne comptent plus ce département comme gagné. "Quand nous disions que nous l’avons gagné, c’est parce que les premières tendances nous étaient favorables mais, après, il y a eu une remontée de l’opposition. C’est pourquoi nous ne prenons plus en compte ce département", dit-elle pour essayer de prouver sa bonne foi. Mais l’ancienne PM n’en démord pas pour autant puisqu’elle a soutenu mordicus : « Cela ne fait aucun doute que nous avons une majorité »

Difficile en effet de savoir comment la coalition BBY pourrait avoir la majorité absolue. En effet, sur la partie majoritaire, BBY a obtenu 57 sièges et l’inter-coalition 55 ; sur la partie proportionnelle qui est de 53 sièges, il lui faudra pour avoir 83 au total, soit la majorité absolue, 26 sièges de plus. Ce qui suppose que BBY ait 50% de l’électorat. Ce qui n’est pas le cas.  A moins peut-être que les résultats changent dans certaines localités où elle est forte.

L’inter-coalition « Yewi Askan wi »-Wallu soupçonne d’ailleurs le président de l’Alliance pour la République de vouloir obtenir la majorité à l’Assemblée nationale en augmentant son score sur la proportionnelle. Aussi, dans un communiqué, Ousmane Sonko et ses alliés accusent le Président Macky Sall de vouloir gonfler des suffrages dans le Nord pour obtenir la majorité parlementaire. Selon eux, « le président de l'APR, dérouté par la tournure de la campagne et les résultats favorables à l'opposition, est entré dans une colère noire et a instruit Antoine Diome de se débrouiller pour lui trouver 82 députés, comptant certainement sur un ralliement programmé pour atteindre les 83 exigés pour obtenir la majorité absolue ». Un procédé qui « se jouera dans le gonflement des suffrages dans le Nord du pays pour tenter de réduire leur écart et augmenter leur score sur la proportionnelle. »

En effet dans ces bastions habituellement fidèles au président de la République, les gros écarts dans l’électorat en faveur du pouvoir semblent normaux. Les leaders politiques de ces circonscriptions se targuent même de faire du Fouta un « titre foncier » pour le président Macky Sall. Aujourd’hui, les localités de la zone devraient encore venir en aide à la coalition au pouvoir, pour sauver la face lors des élections législatives. Du moins pour le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi.

Dans le détail des PV remontés à la Commission nationale de recensement des votes, Déthié dit avoir remarqué dans le département de Kanel, “commune de Bokiladji, centre de vote Bambagol, bureau de vote n°1, on ne voit sur le PV aucune signature du représentant d’une coalition. Il n’y a que la signature de l’administration. Plus grave encore : dans certains bureaux de vote, il n’y a ni la signature du représentant d’une coalition ni celle de l’administration dans les PV. C’est inadmissible. Ces PV peuvent provenir de nulle part, car ne portant aucune signature. Si cela est noté plusieurs fois dans ces départements et avec des scores impactant considérablement le nombre d’électeurs, c’est la correction dont on parle. Car plus des 90 000 et 65 000 voix créées sur pièce dans un ou deux départements, cela correspond à plus de 120, 150 mille voix qui ajoutent deux députés sur la proportionnelle de Benno et en enlève deux à Yewwi- Wallu’’.

Le mandataire national assure avoir remarqué les mêmes irrégularités dans plusieurs autres bureaux de vote dont : « Podor, commune de Walaldé, au bureau n°6 du lieu de vote du même nom. Commune de Mbolo Bilane, plusieurs bureaux du centre de vote Galoya Peul, etc. il y en a énormément. »

C’est pourquoi les leaders de la coalition demandent le report de la proclamation des résultats provisoires des élections prévues ce jeudi 4 Août par la Commission nationale de recensement des votes. Car, estime Déthié Fall, comme la loi nous y autorise, « nous allons y retourner pour vérifier en profondeur tous les PV de ces quatre départements, après les irrégularités qu’on a constatées sans avoir le temps de tout vérifier. On peut même le faire en public. C’est inadmissible que l’on puisse valider des PV qui ne portent aucune signature officielle ».

Dans la foulée de la conférence de presse des leaders de Yewwi Askan Wi, Benno Bokk Yaakaar a un tenu un point de presse pour apporter la réplique. Prenant la parole, le ministre Abdoulaye Seydou Sow, victorieux à Kafferine de réagir : « Aucun bureau de vote dans ce pays n’a été contesté. Aucun centre de vote n’a été contesté de manière sérieuse. Et voilà que surgissent les vieux démons, au moment où la Commission nationale de recensement des votes est en train de faire son travail, un mandataire, accompagné d’opposants, a cru devoir faire une conférence de presse pour dire des contrevérités. C’est pourquoi nous avons pensé, si ce n’était que de nous-mêmes, cette conférence ne serait jamais tenue. Elle se serait tenue après les délibérations de la Commission de recensement des votes. Nous sommes venus avec notre représentant à la commission, en l’occurrence Me Amadou Sall. Il s’agit de faire des constats. Le premier est que les élections se sont tenues régulièrement sur l’ensemble du territoire sans aucune contestation majeure notée dans un aucun bureau de vote.

Le deuxième est que le déroulement de ces élections a été salué unanimement par les observateurs nationaux et internationaux comme un exemple dans le monde.

Le troisième point est que le processus s’est poursuivi dans les commissions départementales de recensement des votes. Aucune contestation majeure n’a été notée dans ces commissions départementales de recensement des votes. La commission nationale est en train de travailler. C’est à ce moment précis que nous entendons des commentaires sur des votes qui seraient irréguliers, des bureaux de vote créés ou des procès-verbaux falsifiés, tout cela dans un objectif clair et précis de porter atteinte à la crédibilité du Sénégal, aux élections pour justifier une défaite qui s’annonce inexorablement. C’est pourquoi nous avons voulu rétablir la vérité. Pour la coalition BBY, il est important que les acteurs attendent tous, comme cela a toujours été le cas, la proclamation officielle des résultats officiels en continuant de faire confiance aux organes, règles et procédures qui régissent le processus électoral… »

Enseignements d’un scrutin

Aujourd’hui, la nouvelle trouvaille pour amoindrir le poids des résultats de l’inter-coalition est de réduire celle-ci à une coalition politique et non juridique. Et Me El hadji Diouf dans une posture bien comique qu’on lui connaît et d’ailleurs sans conviction, est monté au front pour la tourner en ridicule. Bref une surenchère politicienne qui n’en finit pas.

Un des enseignement en tout cas à tirer de ces législatives est certainement la perte de terrain que subit Macky Sall au fur et à mesure que les élections s’enchaînent. Signe d’une fin de règne ou pas ? Khadim Bamba Diagne, l’écrivain et économiste, en est presque convaincu, lui qui a prédit que c’est fini pour Macky Sall, estimant qu’il ferait mieux de s’empresser à préparer un candidat, car tous ceux qui n’ont pas voté pour lui, ne voteront plus jamais pour lui. Il en veut pour preuve tous ceux qui ont constitué des listes parallèles et les transhumants qui ont tous perdu.

Même Madiambal Diagne, l’un des soutiens actifs du présidents, n’en pense pas moins puisqu’il estime que «le Président Macky Sall porte une grande responsabilité dans ces reculs, pour ne pas dire dans ces nouvelles déconvenues électorales». Il ne manque d’ailleurs pas de se demander «ce qui expliquerait que les électeurs changent de perception, alors que rien de nouveau ne leur a été proposé ?

Mais dans ces législatives, la palme du ridicule a été remportée par Racine Talla, le Directeur général de la RTS et non moins journaliste qui a tenté de contredire les analyses dans ce débat sur la chaîne publique, à savoir une possible cohabitation. Non seulement, il a été inélégant, mais il en a pris pour son grade, recadré qu’il a été par la Cored, en plus d’avoir humilié ses collègues. Un acte qui donne raison à Ousmane Sonko avec son geste pour écarter le micro de la RTS, car l’attitude de Racine Talla illustre parfaitement le zèle et la censure en cours à la Rts.

« C’est le professionnel qui vous parle, ce n’est pas le DG de la RTS. Vous avez développé sur la cohabitation qui n’est pas du tout à l’ordre du jour et qui n’est même pas envisageable puisque c’est tout à l’heure à minuit (dimanche nuit) que Benno va proclamer ses résultats. Et je peux vous dire officiellement que Benno est largement majoritaire. Je ne vois pas l’éventualité d’une cohabitation. Vous ne devez pas vous laisser influencer par les invités sur le plateau parce que vous êtes un média de service public, vous devez partir sur des hypothèses fiables. Je peux vous livrer les résultats préliminaires bien que ce ne soit pas mon rôle. Officiellement Benno a convoqué une conférence de presse (NDLR le dimanche soir), mais une cohabitation n’est pas à l’ordre du jour, alors pas du tout. Voilà c’est ça le débat » a apostrophé Racine Talla, comme si ce qu’il disait était le Coran ou la Bible. Il y a vraiment de quoi avoir honte.

Mais Seynabou Diop et Ibrahima Diédhiou qui ont apparemment subi une humiliation en ayant même perdu le fil de leur émission, pouvaient dès lors se consoler avec le twitt de Martin Faye. « Racine Talla a gâché l’opération // Elections de la RTS//. Tout au long de la journée, l’équipe a assuré une excellente et responsable couverture du déroulement du scrutin. L’intervention mal à propos du DG a terni la belle prestation», a écrit Martin Faye sur un Tweet. Mais où était le Conseil national de régulation de l’Audiovisuel (Cnra) ?

Mais comme l’écrit si bien Mahmoudou Wane dans un exquis éditorial de ce mardi 2 Août, « en vérité, aucune machine de guerre ne pouvait contrecarrer le raz-de-marée du 31 juillet dans un pays comme le Sénégal, lorsque les cartes sont aussi confuses sur la table. Ce qui s’est passé à la Médina l’illustre parfaitement. Le maire Bamba Fall avait engrangé 9414 voix aux dernières élections locales contre 8356 pour Cheikh Bâ de Benno. Les deux réunis n’ont pas été en mesure de faire basculer la Médina dans le giron du pouvoir. L’échec de la politique de débauchages constaté partout, prouve bien que ce n’est pas là le chemin. En vérité, il n y a jamais de chemin en politique. L’on expérimente en fonction de ce que notre cerveau nous souffle comme vérité, mais le problème est que ce petit engin de moins de 2000 cm3, bourré de complexités et de pulsions, est très souvent mauvais conseiller. Et personne ne détient le monopole de la vérité. Chaque fois d’ailleurs que quelqu’un se sent assez outillé pour se passer des autres, c’est le commencement de la chute. Le problème justement avec le Président Macky Sall, c’est qu’il a  trop peu d’esprits libres à ses côtés pour lui dire tout gentiment, avec tout le respect qui lui est dû : "Monsieur le Président, à mon avis, je pense très sincèrement que vous faîtes fausse route".  Bonjour donc la fausse route ! »

Même les nombreuses infrastructures, les augmentations de salaires de ces derniers temps ou de la dernière minute, les bourses de sécurité familiale XXL, la transhumance de dernière minute, les distributions d’argent dans les quartiers, etc n’ont permis à Macky Sall d’engranger des gains supplémentaires et encore moins d’inverser la tendance. Bien au contraire, la percée dans les grandes villes lors des locales s’est poursuivie avec ces législatives jusque dans des localités considérées comme des chasses gardées de la majorité au pouvoir.

La question est dès lors de savoir si les carottes sont définitivement cuites pour Macky Sall ? Difficile à dire, mais ce qui se donne à voir et à lire, est loin de pousser à l’optimisme.

La vraie question est plutôt de savoir comment décrypter les résultats de ces élections ? Macky Sall, va-t-il changer de cap ? Cherchera-t-il à manœuvrer comme à son habitude ou poursuivre dans sa politique de débauchage ?  Reprendre ses discussions avec Me Wade qui a des cartes en main et à jouer avec cette nouvelle donne ? Tentera-t-il de semer la discorde dans les rangs de l’inter-coalition en jouant la carte de l’amnistie des faits qui laveraient Khalifa Sall et Karim Wade ? Autant de questions que l’on peut raisonnablement se poser. Mais il s’agit de garder à l’esprit que toute erreur de jugement sera fatale, le temps de la correction étant quasiment limité, puisque nous sommes à 20 mois de février 2024, date de la prochaine présidentielle. L’autre équation à résoudre, est de savoir qui sont les 53% des électeurs inscrits qui n’ont pas participé aux élections. Pourquoi n’ont-ils pas voté ? Et pour qui auraient-ils voté ?