NETTALI.COM - Amnesty, la LSDH et la Raddho exigent la libération d’un réfugié turc ayant obtenu le statut de réfugié au Sénégal. L’intéressé a été arrêté suite à sa convocation par la Direction des investigations criminelles (Dic).

Amnesty International/Sénégal, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme exigent la libération d’un réfugié turc. “Un citoyen turc répondant au nom de Toufan Feyzi Nizamoglu, un entrepreneur ayant obtenu, le 29 juillet 2019, le statut de réfugié au Sénégal (décret n°2019-1217 du 29 juillet 2019) a été convoqué le 29 juin dernier par la Direction des investigations criminelles (Dic) pour certainement discuter avec lui de la mise en œuvre de l’arrêté d’expulsion (n°011337 du 13 mai 2022) du territoire national le concernant. Depuis cette date, il est retenu dans les locaux de ladite institution pour des raisons que sa famille ignore’’, éclaire la déclaration conjointe des organisations susmentionnées.

“Il n’est, à notre connaissance, pas accusé d’avoir commis un crime et n’a pas fait l’objet d’une inculpation qui puisse justifier sa garde à vue prolongée dans ces locaux de la police nationale’’, précise la note, non sans relever : “son maintien à la Dic, pendant 17 jours, dans ces conditions, peut être assimilé à une détention arbitraire, parce que tout simplement, il ne respecte ni les garanties judiciaires ni les principes du caractère raisonnable, de la nécessité et de la proportionnalité posés par les lois pénales nationales".

Seydi Gassama et Cie demandent "au ministre de la Justice, dépositaire des lois pénales de notre pays, de bien vouloir ordonner à la Dic de libérer immédiatement monsieur Toufan Feyzi Nizamoglu, à défaut de pouvoir l’inculper afin qu’il puisse retrouver sa famille en attendant que la justice sénégalaise se prononce sur les deux recours (en suspension et en annulation de la mesure ministérielle) qu’il a introduits devant la Chambre administrative de la Cour suprême, le 30 juin 2022’’.

“Le Sénégal, qui proclame haut et fort être un pays d’hospitalité légendaire, ne peut traiter ainsi une personne qui l’a choisi comme lieu de refuge pour mener une vie digne et paisible ici-bas’’, concluent les signataires de la note.