NETTALI.COM -“L’étudiant, un acteur de paix et de stabilité’’. C’est autour de ce thème que les différentes composantes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) se sont retrouvées, hier, en compagnie du grand chanteur Omar Pène. Ce dernier a, selon EnQuête, sermonné ses “amis’’ étudiants pour que cesse une bonne fois pour toutes les scènes de violence au sein du temple du savoir.

L’atmosphère de paix et de stabilité - qui devrait régner - au sein de l’université est, de plus en plus, viciée par des scènes récurrentes de violence. Ainsi, les différentes composantes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) se sont réunies pour échanger sur la question de la violence et du rôle de l’étudiant dans l’espace universitaire. En effet, à l’initiative de la Direction de l’animation culturelle et scientifique (Dacs), en collaboration avec la Direction de la vie universitaire et des services à la communauté (DVUSC), la Direction de la communication (Dircom) et la Direction de la gestion du domaine universitaire (DGDU), un panel sur thème “L’étudiant, un acteur de paix et de stabilité’’, a été organisé.

L’interprète du célèbre morceau “Etudiant’, Omar Pène, a pris part à cette rencontre. Il a sermonné ses “amis’’ étudiants en leur rappelant que leur rôle est primordial dans la lutte pour l’éradication de la violence dans l’espace social et pédagogique. “L’université est un espace de liberté, de dialogue et non de violence. Malheureusement, nos universités sont devenues le théâtre d’affrontements violents, un terrain de règlement de comptes entre groupes d’étudiants ou d’idéologies politiques différentes’’, a regretté Oumar Pène. Le lead-vocal du Super Diamono constate avec tristesse que la violence a atteinte, ces dernières années, son paroxysme. Pour lui, cette violence est la conséquence de la politisation de l’espace universitaire. “Les scènes de violence de ces derniers temps, causées par la politisation du campus, n’ont pas leur place dans nos universités’’, dit le chanteur, s’adressant aux étudiants qui ont beaucoup de respect pour lui.

Il poursuit en soulignant que la communauté universitaire est appelée à vivre ensemble dans la paix et dans la stabilité. “Mes chers camarades, à chaque fois qu’il y a des affrontements dans les campus, je reçois beaucoup d’appels téléphoniques. Et les gens me disent, avec beaucoup d’ironie : ‘Omar, il faut parler à tes camarades étudiants. Ta maison brûle.'’’ Ces gens-là reconnaissent les rapports très forts qui unissent Omar Pène et les étudiants. “L’amour que je vous porte est grand, de telle sorte que quand la tension monte à l’université, ils pensent que c’est ma maison qui brûle'', leur a dit Omar Pène.

En effet, l’Ucad accueille aujourd’hui plus 89 500 étudiants de plusieurs nationalités et d’appartenance sociale, culturelle, politique et religieuse différente. Surpopu-lation, usage d’armes blanches, les affrontements entre groupes d’étudiants sont autant de problèmes auxquels des solutions doivent être trouvées très vite avant qu’il ne soit trop tard.

Pour sa part, le représentant des étudiants, Fallou Ngom, a regretté l’impunité. “Mais ce que nous constatons malheureusement, c’est que quand les étudiants exercent la violence sur leurs pairs, les autorités n’agissent pas en faisant justice. Il y a la violence, mais aussi il y a l’impunité. Quand quelqu’un commet la violence sur l’autre et qu’il échappe aux juridictions compétentes, ça exerce une autre forme de violence supplémentaire sur celui qui a subi cette violence-là’’, a-t-il soutenu, après avoir dénoncé lui aussi la politisation de l’espace universitaire. “Aucune amicale ne s’est mêlée aux violences notées au niveau du campus social ces derniers temps’’, a-t-il assuré.

En tout cas, pour le recteur Ahmadou Aly Mbaye, la politique de tolérance zéro est plus que jamais actuelle. Il soutient que l’université, c’est par les idées qu'on est compétitif, mais ce n’est pas un espace de gladiateurs. ’’Nous sommes conscients que les risques sont là. Mais nous sommes déterminés pour dire non à ceux qui veulent exercer la violence et faire de notre espace un espace de turbulence et de règlement de comptes physique…’’, a-t-il juré. Et il note que la rencontre d’hier est une continuité du dialogue que l’université avait initié depuis quelques mois. Ahmadou Aly Mbaye rassure : “On a eu quelques violences sporadiques, mais les amicales ont collaboré avec le rectorat pour essayer d'enrayer le problème de la violence dans les campus. Ce qui s’est passé ces derniers jours, c’est plus une intrusion politique dans l’espace universitaire.’’

“Nous allons nous serrer les coudes pour faire en sorte que la violence, quelle que soit sa forme et de quelque bord qu’elle vienne, soit bannie de notre espace. Parce que la violence n’a pas sa place à l’université’’, a-t-il poursuivi