NETTALI.COM - La réclusion criminelle à perpétuité, c’est ce que risque Youssoufa Ba, jugé à la chambre criminelle de Dakar pour assassinat sur la personne Yankhouba Dramé. Il sera fixé sur son sort le 6 juillet.

Condamné dans le passé à deux mois ferme pour violence à ascendant, Youssoufa Ba, Chauffeur résidant à Cambérène a comparu à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour assassinat sur la personne de Yankhouba Dramé. Il l’a mortellement poignardé. C’était en 2016.

Ce jour-là, d’après les faits, l’accusé s'est jointe à la discussion de la future victime et de ses amis. Ces derniers l'ayant ignoré, il commence alors à tenir des propos malveillants à l'endroit de celui qui a préféré montrer de l'indifférence. La goutte d'eau qui va faire déborder le vase par la suite, c'est l'insulte de mère qu'il assènera à Yankhouba et que celui-ci a eu du mal à accepter.

Après une bagarre, l'accusé quitte les lieux avant de revenir quelques temps après pour poignarder la future victime qui rendra l'âme au cours de son acheminement à l'hôpital.

Informés, les éléments du commissariat des Parcelles Assainies effectuent une descente sur les lieux. Après avoir recueilli des témoignages, ils sont informés que l'accusé s'est réfugié à Sanar (Saint-Louis).

Le certificat de genre de mort a ainsi fait état d'une plaie traumatique atteignant la région du cœur. Le coup a été tellement fort qu'il a engendré une forte hémorragie interne et externe.

Devant le prétoire, l’accusé a soutenu que c’est la victime qui l’a provoqué. « Je n'ai jamais de problèmes avec le défunt. C'est lui qui m'avait rédigé la demande d'emploi que j'avais déposée à la Cse. Après mon recrutement, je lui offrais 5000 ou 10.000 francs chaque mois. Je l'ai fait pendant cinq à six mois. La nuit des faits, c'est lui qui m'a provoqué. Je les ai dépassés sans les saluer. Mais, le défunt m'a pris au collet. Je lui ai donné un coup au bras pour sortir de ses griffes », a expliqué l’accusé. Avant d’ajouter : « au cours de notre accrochage, il s'est saisi d'un bâton dans un chantier pour m'asséner un coup. Là, j'ai pris un couteau pour me venger. Quand il a rendu l'âme, ses amis sont venus chez moi. Craignant le pire, j'ai escaladé le mur de notre de notre domicile et suis parti à Saint Louis. Je n’avais rien dit à mon père ».

Le parquet, estimant que les faits sont constants, a requis la perpétuité. L’avocat de la défense a plaidé l’application bienveillante de la loi après qu’il a demandé que la préméditation soit écartée. « Une vie humaine n'a pas de prix. Je comprends l'émotion de la mère de la victime. L'accusé avait perdu toute capacité de discernement. C'est son état d'ivresse qui est à l'origine de son comportement. Il ne sait même pas ce qui s'est passé », a plaidé l’avocat.