NETTALI.COM - Dans son rapport 2021, l’Ofnac met au banc des accusés l’homme d’Affaires Rayan Hachem, le député Diop Sy et sa fille qui auraient utilisé des manœuvres frauduleux pour bénéficier des marchés relatifs à l’acquisition de vivres et autres produits de service et prestations de service de transport dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19.

Dans son rapport 2021, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a évoqué les plaintes déposées le 17 avril 2020 par Guy Marius Sagna, mandataire du mouvement « FRAPP/France Dégage » et le professeur Babacar DIOP, secrétaire général du parti politique « FDS » et actuel maire de Thiès.

Ces derniers avaient saisi les services de Seynabou Ndiaye Diakhaté pour dénoncer la violation des règles de transparence dans l’attribution des marchés de fourniture de riz et de transport des denrées dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19. Ils estimaient que cet état de fait constitue un « conflit d’intérêts » et dénote d’une situation de « favoritisme » par l’octroi d’avantages injustifiés à certaines personnes.

Ils imputaient ces faits à monsieur Mansour FAYE, ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale et à Rayan HACHEM, gérant de « Avanti Suarl » et d’« Afri & Co Suarl » ainsi qu’au député Demba DIOP SY, Directeur général de « Urbaine d’Entreprise » (UDE). Les investigations menées par l’Ofnac suite à ces plaintes ont révélé que Rayan HACHEM a satisfait au marché de fourniture de riz à travers ses sociétés « Avanti Suarl » et « Afri & Co Suarl », dont la constitution semble conforme à l’acte uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE.

Cependant, l’Ofnac relève que la procédure relative au contrat de gré à gré n° Riz-005/2020 est entachée d’une irrégularité relevée chez l’adjudicataire. « En effet, le contrat en question a été signé par Karamoko Cheikh Oumar ADJ dit « Papis » de Avanti SUARL, sur demande verbale du gérant », explique le rapport, renseignant sur ces entrefaites que des présomptions de faux en écritures privées et de complicité par instigation sont relevées contre ce dernier et Rayan HACHEM. Des faits prévus et punis par les articles 132 et 45 du Code pénal. Par ailleurs, le rapport signale qu’il existe des présomptions de banqueroute frauduleuse contre Demba DIOP « Sy » telle que prévue à l’article 230 de l’Acte uniforme sur les procédures collectives et d’apurement du passif, a de mauvaise foi, « exercé la profession de dirigeant en violation d’une interdiction prévue par un Acte uniforme ou par toute disposition légale ou réglementaire d’un Etat partie ». « En effet, en sa qualité de député, il a, dans le cadre du marché en question, exercé la fonction de Directeur général de UDE, en violation d’une disposition réglementaire, en l’occurrence le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale », note le rapport.

Lequel ajoute, par ailleurs qu’ « il est ressorti des investigations que Demba DIOP « Sy » et sa fille Marième DIOP, auraient usé de manœuvres frauduleuses (dissimulation, au moment de la soumission, du véritable statut de la société pourtant déclarée en faillite et objet d’une liquidation judiciaire prononcée le 19 avril 2019 par la Chambre des Procédures collectives du Tribunal de Commerce hors classe de Dakar (jugement n° 577/19). Des faits qui, à en croire Ofnac, révèlent des présomptions d’escroquerie portant sur des deniers publics.