NETTALI.COM - L'international sénégalais Kalidou Koulibaly s’affiche à la une du nouveau numéro de Onze Mondial publié ce jeudi. Sans détour, le défenseur de Naples évoque de nombreux sujets forts comme le racisme, le Sénégal ou la CAN. Morceaux choisis.

Sur le racisme

"Ma réaction face à une personne raciste ? Si tu es raciste, c’est que tu as une motivation, tu ne peux pas haïr une personne pour rien. Ensuite, je vais essayer de le raisonner. Après, si je vois que c’est une cause perdue, je vais lui dire : "Fais ta route, je fais ma route". Mon idée principale, c’est d’essayer de comprendre les personnes dans un premier temps. Moi, j’essaie constamment d’apporter de l’amour aux gens. Mon éducation est ainsi, je suis comme ça. J’aime tout le monde, je suis tolérant avec tout le monde. Après, chacun fait ce qu’il veut. Le racisme est un fléau, c’est quelque chose qu’on doit combattre ! Et aujourd’hui, ça devient tabou, c’est ça qui m’énerve le plus ! (…) On est en 2022 et il y a encore beaucoup de racisme. Je tiens à préciser que le racisme est multiple. Il y a le racisme contre la couleur de la peau, mais il y aussi du racisme contre la terre par exemple. (...) Les gens doivent comprendre qu’on est tous égaux, on est tous des être humains. Il y a juste la personnalité et le caractère des gens qui changent. Tu sais pourquoi j’aime Napoli, c’est parce que les gens sont tolérants. Ils adorent vraiment les étrangers. Je suis arrivé comme une personne black entre guillemets, mais je n’ai eu aucun problème, les gens m’admirent, je suis très apprécié ici. Et je les aime aussi".

Sur Marine Le Pen à l'élection présidentielle

"C’est inquiétant parce que c’est extrême, elle représente l’extrême droite. Pour moi, tout ce qui est extrême, c’est dangereux. L’extrême droite donne la voix et la parole au racisme. Quand tu vois autant de personnes voter pour elle, ça me désole. Après, chacun ses idées. Elle a aussi d'autres idées même si je pense que son parti politique est essentiellement basé sur le racisme. Et ça fait mal de voir tous ces gens qui la soutiennent. Moi aussi, je suis Français. Et ça fait mal que des personnes comme ça n’acceptent pas que je sois Français. Ça fait mal de voir autant de personnes voter pour elle, mais je pense qu’autant de personnes votent pour elle car elles veulent du changement. Mais ce n’est pas ce changement-là qui va apporter des solutions à la France".

Sur la CAN et le Sénégal

"Gagner un titre avec son pays, sa patrie, pour des millions de personnes qui te suivent, c’est indescriptible. Pendant tout notre parcours, le pays s’est arrêté pour nous. C’est dur d’arrêter tout un pays. Quand tout le pays s’arrête pour regarder la finale, et qu’à la fin du match, ils voient les couleurs du drapeau sur le toit du continent africain, c’est quelque chose d’exceptionnel. Edou (Mendy) a raison. Gagner quelque chose en club, tu peux le faire avec plusieurs clubs, par contre, gagner un trophée avec ton équipe nationale, tu peux le faire uniquement avec ta sélection. Sentir la force et la ferveur du pays quand on est rentrés au Sénégal, c’était magique. Je n’avais jamais vécu ça. Parfois, je ferme les yeux et je repense à ces milliers de personnes qui étaient là, à courir derrière notre car, j’en perds mes mots".

Avec Onze Mondial