NETTALI.COM-Ancien directeur des hôpitaux de Le Dantec et El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack, le colonel Massamba Diop indexe l’insuffisance des ressources humaines de qualité à laquelle les structures sanitaires sont confrontées. D'après l'invité de l'émission JDD, le Sénégal est loin du ratio de l’Oms (Organisation mondiale de la santé) selon lequel il faut un hôpital pour 150 mille habitants.

Invité du Jury du dimanche, le colonel Massamba Diop, ancien directeur de l’hôpital Aristide Le Dantec fait une radioscopie des hôpitaux au Sénégal.  Et le constat qu’il a fait n’est pas du tout reluisant. D’après lui, « nous avons une insuffisance en ressources humaines de qualité, en ressources humaines hospitalières. C’est pourquoi, il y a une surcharge de travail au niveau des hôpitaux, une surcharge de travail ». Selon lui, il doit y avoir une équité sur la distribution des soins sur l’ensemble du territoire national. Auteur du livre « thérapie de choc pour un hôpital malade » le colonel a fait savoir qu’au moment où il écrivait ce livre, il y a 11 ans, il s’était rendu compte que les hôpitaux sénégalais coulaient sous le poids des âges.  Puisque, explique-t-il : « Les charges de fonctionnement étaient énormes et surtout avec la réforme hospitalière qui leur conférait l’autonomie de gestion. Ils étaient obligés de prendre en charge tous les besoins qui étaient inhérents à nos activités qui étaient pris en charge à l’époque par l’Etat ».

A l’en croire, beaucoup de choses ont changé entre-temps parce que le plateau technique a été considérablement élevé. Etayant ses propos, il souligne : « à l’époque, par exemple, il y avait un seul scanner à l’hôpital Principal et Fann. Aujourd’hui, pratiquement, tous les hôpitaux disposent de scanner. Il y avait également une offre insuffisante en termes d’infrastructures hospitalières. On a même réceptionné récemment des hôpitaux de dernières générations : Sédhiou, Kédougou, Touba Agnam ». A ses yeux, les autorités ont essayé de régler le problème de déséquilibre en termes de cartographie hospitalière. Mais, reconnaît-il : « il reste beaucoup d’efforts à faire, parce que, l’offre de soin est toujours insuffisante. Il y aussi le fait que l’essentiel des personnels qualifiés et de très haut niveau sont toujours autour de la région de Dakar. Ce qui fait qu’au niveau du Sénégal des profondeurs, il y a insuffisance de personnel qualifié. Ce qui traduit la surcharge de travail des agents qui sont sur le terrain »

Le Sénégal est loin du ratio de l’Oms

Par ailleurs, l'invité de JDD a relevé que le Sénégal n’a pas encore suffisamment de structures sanitaires publiques car  il est loin d’atteindre le ratio de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS).

Selon l'OMS, il faut un hôpital pour 150 mille habitants. Le Sénégal, d'après le colonel Massamba Diop, est loin de ce ratio.  «Si l’on rapporte ce ratio à la population du Sénégal, nous sommes 15 millions. On est encore loin de ce ratio », dit-il. Cependant, à son avis, le plus important, c’est la qualité des soins de santé.  « La qualité des soins, c’est de faire en sorte que toute personne qui arrive à l’hôpital soit prise en charge » dit-il non sans faire savoir que les structures sanitaires ne sont toujours pas suffisantes malgré les efforts fournis par l’Etat.

 Faisant le point sur les hôpitaux existant au Sénégal, il renseigne qu’au niveau public, il y a 40 établissements de santé dont 36 hospitaliers et 4 qui sont non-hospitaliers. Il s’y ajoute 10 hôpitaux de niveau 1, 15 de niveau 2, 11 de niveau 3. En outre, il y a, d’après lui, 102 centres de santé et 1415 postes de santé.