NETTALI.COM - Le Forum mondial de l’eau mobilise toutes forces vives du pays dont les Parlementaires qui tiennent un Segment parlementaire dudit Forum. Hier, le Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a fait un puissant plaidoyer pour trouver des solutions à la question de l’eau.

Le Président de l’Assemblée nationale a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture du Segment parlementaire du Forum mondial de l'Eau qui se tient à Dakar. Moustapha Niasse, selon la livraison du jour de Enquête, a dépeint un tableau préoccupant pour souligner l’urgence d’agir, pour trouver des solutions à la question de l’eau. “Pendant, plusieurs décennies, depuis Marrakech, qui a accueilli le 1e Forum mondial en 1997, le Conseil mondial nous mobilise tous les trois ans, pour renouveler le plaidoyer, évaluer et réajuster nos stratégies, en vue d'une meilleure prise en charge des questions liées à la bonne gestion de nos ressources hydriques. Malheureusement, malgré ces mobilisations cycliques, à travers les Foras et Conférences au niveau mondial, la situation reste toujours préoccupante. Les réserves d'eau diminuent, les Lacs et les Cours d'eau se tarissent face aux dérèglements climatiques. Le tiers des fleuves et rivières est pollué, du fait des dégradations humaines et industrielles. Tout ceci, dans un environnement de démographie galopante’’, prévient le Président de l’Assemblée nationale.

D’autant que les perspectives sont mauvaises, dans un contexte sécuritaire dégradé et le réchauffement climatique qui soumet la planète à rude épreuve. “Les Pays en Développement et, en particulier, ceux de l'espace subsaharien, souligne-t-il, souffrent davantage, face à ces périls et ont du mal à atteindre les objectifs du Développement durable (ODD), notamment son point 6, relatif à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement. En effet, les cycles de sécheresse récurrents dans plusieurs régions, la salinité croissante des Grands fleuves, et la raréfaction des nappes phréatiques, exposent nos pays et nos populations à une baisse drastique de leurs productions agricoles’’.

De ce fait, c’est l’humanité qui est en danger, puisque “des milliards de personnes restent sans accès à l’eau courante, dans de nombreuses régions du monde, dans les quartiers pauvres des villes, dans les provinces rurales isolées’’. Aux yeux de Moustapha Niasse, “une telle situation est simplement inacceptable, tant elle constitue la négation d’un droit humain universel, et une atteinte à la dignité, pour un nombre important d’êtres humains. Dans un tel contexte, notre monde court le risque d'une recrudescence des crises et des conflits, autour des contentieux régionaux ou internationaux, liées à l'accès aux ressources naturelles’’.

La partition des Parlementaires

D’où le rôle prépondérant que les Parlementaires qu’ils sont ont à jouer. “Face à ces enjeux majeurs, nous parlementaires, nous constituons un maillon essentiel et irremplaçable, pour porter et faire avancer la cause de l’eau, à toutes les échelles (local, national, panafricaine et international). A travers nos actes législatifs, nos engagements en matière de contrôle des actions publiques et d’allocations budgétaires, il nous appartient de veiller à ce que les secteurs de l'accès à l'eau et à l'assainissement soient prioritaires dans nos programmes de développement économique et social’’, enjoint-il à ses pairs. D’ailleurs, il estime qu’il leur revient de “mobiliser et sensibiliser toutes les

composantes de nos Sociétés, sur la nécessité d'une gestion rigoureuse, et d'un usage approprié de cette importante denrée, que représente l'eau, source de vie et de survie’’.

Ce faisant, il est revenu sur les paliers qui ont été franchis par le Sénégal dans cette quête d’une eau abondante et de qualité pour les populations. “Déjà, en Mars 1981, dit-il, le Sénégal a adopté un Code de l'eau, qui a été récemment révisé, pour l'adapter aux engagements internationaux relatifs à la gestion intégrée des ressources en eau et à la redynamisation du cadre législatif y afférant. Il s'y ajoute l'appartenance du Sénégal à deux organismes de Bassins transfrontaliers, à savoir l'OMVS et l’OMVG, dont il abrite les Sièges respectifs, et où il joue un rôle de premier plan’’. Moustapha Niasse a, ainsi, rappelé qu’au plan diplomatique, le Sénégal, au cours de son mandat de Membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations unies, a pu inscrire avec succès la thématique '' Eau, Paix et Sécurité '' au cœur de l'agenda de cette importante Instance.

Il renseigne que “l’Assemblée nationale du Sénégal s'est également appropriée cette problématique de l'eau, aussi bien au sein du Réseau des Parlementaires pour la protection de l'environnement au Sénégal (le REPES), qu'au niveau du Comité de Partenariat, chargé de la coordination de la pleine participation des parlementaires sénégalais au Forum de Dakar’’.

C’est pourquoi, il garde le ferme espoir que les conclusions, qui seront issues de ce Forum, permettront de concrétiser les objectifs qu’ils se sont fixés, au profit de leurs peuples respectifs.