NETTALI.COM - Invité de l'émission "Jury du dimanche" sur I-TV, le juriste Mody Gadiaga s'est prononcé sur l'actualité marquée par des attaques et contre-attaques. Il n'en fait toutefois pas un problème car il estime que « la Justice, par essence, est sujette à dispute .»

La justice sénégalaise est attaquée de toutes parts. La neutralité des magistrats est remise en cause par certains hommes politiques qui sont concernées par des affaires judiciaires. Ce qui a motivé la sortie du Président de l’Union des magistrats sénégalais pour exiger plus de respect et de considération vis-à-vis des hommes et des femmes qui incarnent l’institution judiciaire.

Invité du Jury du dimanche, le juriste Mody Gadiaga pense que le fait que la justice soit au coeur de l’actualité n’est pas un phénomène qui surprend. Parce que, justifie-t-il : « la justice, par essence, est sujette à dispute. Chacun voit la justice par rapport à son intérêt ». Selon lui, chacun peut avoir et exprimer un sentiment sur ce qu’il considère comme juste ou injuste. Mais, précise-t-il, « cela n’autorise pas à s’improviser technicien de la règle de droit. La faculté de droit dans laquelle j’ai enseigné pendant 32 ans, sert bien à quelque chose. Elle sert à former des techniciens de la règle de droit ».

A en croire le professeur de Droit, la justice en elle-même dépend de la politique déterminée par le chef de l’Etat. « Nous cherchons une justice indépendante, une justice équitable, une justice impartiale. Mais bien entendu, à chaque fois qu’une décision de justice est rendue, cela fait débat parce que la personne qui perd le procès va crier à l’injustice. Et la personne qui gagne va crier au triomphe. Mais ce qui est important est que le juge prend une décision en fonction du dossier qui est entre ses mains », souligne-t-il.

Celui-ci ajoute d'ailleurs : « on entend souvent dire que chacun interprète le droit comme il veut. Cela n’est pas vrai, puisqu’il existe des méthodes d’interprétation scientifiques du droit. Des méthodes qui ne sont malheureusement pas souvent connues. Les méthodes d’interprétation du droit font beaucoup appel à la logique formelle. C’est pourquoi, on dit souvent que le droit, c’est beaucoup d’algèbre que de catéchèse ».