NETTALI.COM - Même s’il a été jugé récemment dans l’affaire de son évasion et condamné à une peine qu’il a déjà purgé, Baye Modou Fall alias «Boy Djinné» est maintenu en prison. La raison : il est toujours concerné par 2 dossiers gérés par le Doyen des juges, des cambriolages qu’il aurait commis en 2009, entre Mbour et Dakar.

Entre ses procédures de vols et ses nombreuses évasions, ceux qui suivent les affaires de Baye Modou Fall «Boy Djinné» se perdent facilement. Certains ne comprennent pas que  malgré le fait qu’il soit jugé récemment et qu’il ait purgé la peine qui lui a été infligée, qu’il reste toujours en prison.

Ils ignorent qu’au moment de son évasion, il était en prison pour d’autres faits. Deux dossiers le concernent encore. Deux affaires de vols qu’il aurait commis à Mbour et à Dakar, à la «Rue Elimanel Fall», sont instruites par le Dji. Ce dossier date de l’époque de Mahawa Sémou Diouf. Son remplaçant, feu Samba Sall, avait pris le relai avant que le tout nouveau patron du 1er Cabinet, Omar Makham Diallo, n’en hérite. Selon nos sources, le magistrat instructeur Diallo, qui a pris service le 03 janvier 2022, a bouclé l’enquête et communiqué le dossier au parquet pour un règlement définitif. Du coup, «Boy Djinné» pourrait bientôt se retrouver, une fois de plus, à la barre de la Chambre criminelle pour y être jugé.

Le nouveau Doyen des juges, dans la poursuite de l’enquête, avait convoqué les parties civiles et les témoins des deux affaires. Mais, ils ne se sont pas présentés. Un procès-verbal de carence a donc été dressé et il a poursuivi l’instruction. Avant que le juge ne décide s’il va, oui ou non, renvoyer Baye Modou en procès, le Procureur donnera son avis motivé. Ce règlement du parquet sera fait avec un exposé des faits. Des faits qui ont commencé à Mbour où Baye Modou se serait introduit chez un commerçant. Il aurait emporté avec lui un sac contenant des millions FCfa et une arme.

Ce vol aurait été difficile à lui imputer s’il n’avait pas été arrêté à Dakar avec une partie du butin. Après avoir commis son premier coup sur la Petite Côte, il aurait rallié la capitale. A la «Rue Elimanel Fall», il visite la boutique de deux femmes d’affaires : une mère et sa fille. Alors qu’il sortait du magasin, le gardien, de nationalité mauritanienne, l’aperçoit. Entre eux, éclate un échange d’insultes. Une partie de l’argent chipé s’éparpille par terre. Voyant que les gens commençaient à ramasser les billets de banque, il a filé, surtout que le gardien avait appelé la police. Pour ne pas être pris, il est retourné dans la voiture garée de l’autre côté de la chaussée. Les policiers, une fois sur place, fouillent les environs. Ce, après que le gardien leur a dit que le voleur s’était enfui. Une investigation du terrain leur permet d’identifier une voiture à l’intérieur de laquelle «Boy Djinné» s’était planqué. Arrêté avec un sac contenant de l’argent et une arme, les flics ont visé l’infraction de «vol avec usage d’arme». Pour ne pas voir l’accusation s’alourdir, il explique la provenance du pistolet et du sac. Le commerçant de Mbour convoqué, dépose les pièces prouvant que l’arme lui appartient. Les indices rassemblés, les deux vols lui sont collés. Déféré après la clôture de l’enquête, «Boy Djinné» aurait profité d’un retour de parquet pour s’évader, laissant ses habits dans les grilles. Une évasion qui avait fait bruit. Trois policiers avaient d’ailleurs été placés sous mandat de dépôt dans le cadre de cette affaire.

Quid de celle du Lagon pour laquelle il a été jugé devant le Tribunal des mineurs ? Elle sera, peut-être, écartée de la procédure. Il faut aussi noter qu’il a été cité dans un autre dossier à Ziguinchor. Celui-là qui avait fait faire au défunt Doyen des juges une commission rogatoire. Baye Modou a toujours nié être le mis en cause dans cette affaire. L’homme visé par la procédure avait des filiations différentes des siennes, avait-il toujours plaidé.

Juste pour dire que «Boy Djinné» n’en a pas encore terminé avec la justice et devra prendre son mal en patience, le temps que la justice élucide toutes ces affaires pour lesquelles il a été cité.