NETTALI-COM- Après avoir effectué une visite de 10 jours au Mali pour s'enquérir de la situation qui y prévaut, Alioune Tine, défenseur des droits humains, a constaté une baisse des violations des droits humains.
Sur invitation du Gouvernement du Mali, Alioune Tine, défenseur des droits humains, a effectué une visite officielle dans le pays du 8 au 18 février 2022. Une visite au cours de laquelle il a rencontré entre autres des autorités maliennes, notamment le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministre de la justice et des Droits de l'Homme, garde des Sceaux, le président du panel des hautes personnalités pour les Assises nationales de la Refondation, la vice-présidente de la Commission nationale des droits de l'homme, ainsi que les autorités judiciaires, les organisations de la société civile, les organisations non gouvernementales, l'opposition politique, des représentants du corps diplomatique.
Faisant ce mardi sa déclaration de fin de mission, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine a fait savoir que, pour la première fois depuis le début de ses visites en 2018, il note une amélioration tangible dans le domaine sécuritaire, sur la question des personnes déplacées, des droits humains et des dynamiques de paix endogènes, surtout au Centre du Mali.
Cela d’après lui, est reconnu par les Forces de défense et de sécurité maliennes, l'Administration et la société civile malienne. « En ce qui concerne la situation des droits humains, le nombre des violations des droits humains et atteintes à ces droits documentés au cours du dernier trimestre de l'année 2021 par la MINUSMA a connu une baisse de 27,10% en passant de 594 à 433. Dans le même ordre d'idées, selon le Cluster Protection, l'analyse de la situation de protection pour le mois de décembre a indiqué que 373 incidents de protection ont été enregistrés par le système de surveillance, contre 531 en novembre 2021 (soit une baisse de 29,75%) », a déclaré Alioune, annonçant dans le même sillage, une baisse significative des violations des droits de l'homme enregistrées à la fin de l'année en général.
Ce, dit-il, à l'exception des violations du droit à la vie, où le plus grand nombre a été enregistré au dernier trimestre de l'année 2021, avec 31 en octobre, 23 en novembre et 61 en décembre.  « Un des indicateurs de l'amélioration de la situation sécuritaire est la diminution récente du nombre des personnes déplacées internes et des conflits intercommunautaires. Le nombre des personnes déplacées internes est passé de 401736 personnes en septembre 2021 à 350110 en décembre 2021, soit une baisse de 13% », a-t-il dit.
Avant d’ajouter : « Dans la région de Gao, le nombre des personnes déplacées internes a baissé de près de la moitié (49%) entre les mois de septembre et décembre 2021. Cette baisse s'expliquerait notamment par la pacification progressive de certaines localités du Centre et du Nord ».
De l’avis du défenseur des droits humains, en dépit d'un climat politique délétère, marqué par le durcissement des autorités maliennes de la transition, la défiance générale qui n'épargne pas les partenaires internationaux, les tensions diplomatiques, force est de constater que le soutien de la communauté internationale et de la MINUSMA a contribué à cette éclaircie et permettrait l'espoir d'un horizon de stabilité dans la durée. Ce, si ces efforts sont soutenus et consolidés. Malheureusement, l'annonce du retrait de certaines forces internationales tempère cet optimisme.