NETTALI.COM- Les enseignants vont poursuivre leur mouvement. Une sortie de crise n’a pas encore été trouvée à l’issue de la rencontre avec le gouvernement et au cours de laquelle, le ministre des Finances  leur a fait de ses propositions.

Après une première rencontre le 3 février 2022, le gouvernement et les syndicats d’enseignants en grève depuis des semaines se sont retrouvés ce samedi 13 février 2022. C’était au moment où les parents d’élèves étaient dans la rue pour que leurs enfants retrouvent les salles. Cette deuxième rencontre n’a pas permis de trouver une solution car les enseignants ont décidé de poursuivre leur mouvement.

Cela, malgré les propositions faites à eux par le ministre Abdoulaye Daouda Diallo. En fait, le ministre des Finances a annoncé la défiscalisation à 100% de l’indemnité de logement. Le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50 à 60 %. Le ministre a aussi proposé d’augmenter la prime scolaire de 100%, l’indemnité de contrôle et d’encadrement pour au moins 75000 francs Cfa. Le relèvement aussi de l’indemnité de recherche documentaire sur la base de 50% est également proposé.

Ces propositions ne satisfont pas les syndicalistes. Hamidou Diédhiou, secrétaire national du Sels qui a parlé au nom des 5 syndicats du G7, estime que le gouvernement a fait des propositions qui n’ont pas pris en compte l’ensemble des indemnités sur lesquelles ils ont voulu que chacun puisse actionner. « Pour nous, aujourd’hui, la proposition de la partie syndicale, que nous considérons, somme toute soutenable devait amener le gouvernement à s’ajuster très vite, à nous revenir pour nous faire les meilleures propositions tenant compte des aspects sur la durée, sur l’échéancier mais tenant compte aussi de ce que nous appelons cette souffrance que les enseignants continuent à endurer », assène l’enseignant.

Et de poursuivre pour marquer leur détermination à continuer leur combat : « un mot d’ordre de grève, on ne le suspend que sur la base d 'éléments concrets. Nous n’avons rien vu de concret. Nos propositions n’ont pas été prises en compte. Nous considérons que nous n’avons pas eu le minimum donc,  naturellement nous avons mis en place un plan d’actions qui va courir à compter de lundi prochain ». Il s’agira selon ses explications d’une présence passive le lundi dans les écoles avec port de brassards rouges, d’un débrayage le mardi, d’une grève totale le mercredi et le jeudi.

Outre les propositions annoncées, les enseignants ne sont pas aussi satisfaits des autres montants avancés par le ministre. Au cours de son intervention, Abdoulaye Daouda Diallo a révélé que près de 69 milliards d’efforts budgétaires seront faits par l’Etat du Sénégal pour prendre en compte les éléments de revendication des enseignants. « Ces propositions viennent s’ajouter aux efforts déjà importants qui ont été faits par le Gouvernement dans le sens de la satisfaction du protocole d’accord qui a été signé en 2014 », renseigne le ministre.

IL poursuit : «  Entre 2015 et 2018, c’est plus de 171 milliards qui ont été augmentés aux avantages des enseignants en plus d’une mesure d’ordre général que le président de la République avait décidé de mettre en place. C’est-à-dire la levée du zèle de l’intégration mais surtout d’avancement parce qu'à ce niveau on avait de gros problèmes. En 2012, nous avions trouvé une masse suffisamment importante de dossiers pour lesquels les bénéficiaires n’avaient pas pu avancer. Alors ces efforts, ce sont 303 milliards augmentés aux 171milliards. Ce sont des efforts suffisants que l’Etat du Sénégal a eu à faire».

« Quand on annonce un montant aussi mirobolant soit-il, il faut l’arrimer à l’offre, il faut l’arrimer à la population concernée, il faut l’arrimer à la réalité du pays. 69 milliards que quelqu’un le dise est une chose, l’autre chose est de le confronter à la population concernée, de confronter cette offre-là à ce qui est demandé », rétorque M. Diédhiou. Et de poursuivre : « par rapport à ce qui est qui demandé depuis 2018, par rapport à ce que l’Etat accepte, les 69 milliards étaient largement insignifiants et il fallait aller dans le sens de l’améliorer objectivement. Je considère que la partie gouvernementale en est consciente. Nous ne sommes dans les chiffres. Ce que nous demandons c’est par rapport à un chiffre et ça, nous l’avons dans un document commenté et documenté que nous allons transmettre dès ce lundi à la partie gouvernementale. »

D’ici là, les syndicats espèrent que la prochaine réunion sera tenue dans les meilleurs délais.