NETTALI.COM - La Russie va continuer de fournir une aide militarisée au Mali via des filières étatiques, selon un haut responsable de la diplomatie russe cité lundi par l'agence RIA, au lendemain d'un démenti de Bamako aux accusations occidentales concernant la présence de mercenaires russes sur le territoire malien.

"Nous continuerons de défendre les intérêts légitimes de Bamako aux Nations unies ainsi que de fournir une assistance active à nos partenaires maliens dans les sphères militaires et militaro-techniques dans le cadre des filières étatiques", a déclaré Piotr Ilichev, directeur du service du ministère russe des Affaires étrangères pour les organisations internationales, d'après l'agence de presse RIA.

Dans cet entretien, ce diplomate de haut rang a expliqué que les dirigeants au pouvoir au Mali pouvaient coopérer avec les partenaires de leur choix pour combattre les insurgés islamistes, alors que la réduction des effectifs de l'opération Barkhane engagée par la France risque selon Moscou de déstabiliser davantage la région.

Quinze pays engagés dans les efforts pour assurer la paix et la stabilité au Mali - dont la France - ont dénoncé jeudi dernier dans un communiqué commun le déploiement de mercenaires russes du Groupe Wagner, soutenu par Moscou, sur le territoire malien.

Les autorités maliennes de transition, au pouvoir après deux putschs militaires en moins d'un an (le renversement par l'armée du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, puis le renversement en mai dernier d'un premier gouvernement de transition associant civils et militaires) ont démenti samedi la présence de mercenaires russes dans le pays.

Le porte-parole du gouvernement de transition a cependant précisé que des "formateurs russes" étaient présents sur le territoire malien dans le cadre d'un accord bilatéral entre Bamako et Moscou.

En octobre dernier, un avion cargo parti de Russie a livré quatre hélicoptères, des armes et des munitions au Mali, une opération réalisée selon les autorités maliennes intérimaires dans le cadre d'un accord commercial conclu entre les deux pays.

A Moscou, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le Groupe Wagner ne représentait pas l'Etat russe tout en précisant que les sous-traitants militaires privés avaient le droit de travailler n'importe où dans le monde sous réserve qu'ils n'enfreignent pas la loi russe.