NETTALI.COM  - La proposition de loi portant criminalisation de l’homosexualité aura du mal à trouver souteneurs du côté de la mouvance présidentielle. Après les députés Aymérou Gningue et Djibril War, c'est au tour d'Aly Ngouille Ndiaye de montrer peu d'enthousiasme pour cette initiative du collectif "And samm jikko yi".

La proposition de loi visant à criminaliser l'homosexualité au Sénégal ne fait pas l'unanimité au sein de la mouvance présidentielle. Bien au contraire ! Elle aura même du mal à trouver des soutiens dans les rangs de Benno Bokk Yakaar. Après que les députés Aymérou Gningue et Djibril War ont donné le ton, c'est au tour d'Aly Ngouille Ndiaye de prendre la parole. Et c'est pour exprimer ses doutes quant à l'efficacité d'une telle loi si elle est votée.

"C'est une proposition de loi qui n'est pas encore étudiée. Il est donc important d'attendre pour voir ce qui en sera fait. Les députés se prononceront le moment venu. Il semble même qu'il y ait une proposition antérieure à celle-là qui est déjà sur la table de l'Assemblée nationale", a dit l'ancien ministre de l'Intérieur présent ce week-end dans son fief de Linguère. Et d'ajouter : "Je ne suis pas sûr que ça apportera grand-chose." De l'avis de l'ancien ministre, parfois les gens interprètent trop vite les termes juridiques. "Nous avons déjà eu une expérience malheureuse avec la criminalisation de la drogue. Nous avons beaucoup de jeunes qui croupissent en prison pour un joint. Il doit y avoir une alternative pour éviter la prison. Je pense que la loi actuelle permet de traiter suffisamment les faits d'actes contre-nature. Est-ce qu'il faut criminaliser ou pas? Je ne suis pas spécialiste du droit, mais je ne suis pas sûr que ça apportera grand-chose", a insisté Aly Ngouille Ndiaye.

Pour rappel, le collectif "And samm jikko yi" a déposé sur la table de l'Assemblée nationale une proposition de loi portée par plusieurs députés de l'opposition et de la majorité parlementaire. Objectif : criminaliser l'homosexualité au Sénégal. Une initiative déjà dénoncée par Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar et même Djibril War du même groupe.