NETTALI.COM  - Tout indique que les députés de la majorité parlementaire ne vont pas voter la proposition de loi portant criminalisation de l’homosexualité. Au sein du groupe Benno Bokk Yakaar, des voix s'élèvent pour dire non à "And samm jikko yi". 

Connu pour son franc-parler, le député Djibril War de l'Alliance pour la république (Apr) est le premier député de la majorité à élever la voix contre le collectif "And samm jikko yi". "Personne ne peut nous obliger à voter une loi", a-t-il dit. Avant d'ajouter sur la 7Tv que "voter une loi criminalisant l'homosexualité n'a aucun intérêt".

Alors que l'on pensait que Djibril War était seul sur cette ligne, un autre de ses collègues sort du bois. Président du groupe Benno Bokk Yakaar, Aymérou Gningue dit clairement non aux promoteurs de la proposition de loi portant criminalisation de l'homosexualité. "Certains députés de l'opposition ont utilisé la procédure législative de notre Règlement intérieur en son article 60 pour déposer une proposition de loi sur l'homosexualité. Une stratégie de dénigrement, sous des formes différentes, avait été utilisée en février et mars 2016 avant la tenue du référendum où le point sur la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens et l'intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine et la laïcité de l'Etat avaient conduit à des interprétations falacieuses sur une prétendue volonté cachée d'autoriser le mariage gays et de légaliser l'homosexualité", écrit le président du groupe Benno. Il ajoute : "Le même faux débat veut être installé dans cette période pré-électorale par des députés qui cachent des objectifs politiques inavoués derrière cette proposition de loi." De l'avis d'Aymérou Gningue, la législation du Sénégal qui date de 1966 donc depuis 55 ans est claire et nette à ce sujet. "Il n'est point besoin d'y ajouter ou d'en retirer virgule", soutient-il. Avant de rappeler : "Conformément à l'article 319 du Code Pénal en son alinéa 3 : 'Sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100.000 à 1.500.000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe'. Ces actes sont donc clairement bannis et punis par la loi au Sénégal." "Notre pays le Sénégal n'a de leçons à recevoir de personne", poursuit le parlementaire. Qui poursuit : "Le Président Macky Sall, garant de l'application des lois et règlements du pays a dit, redit et répété que l'homosexualité n'est pas et ne sera pas reconnue dans notre pays tant qu'il sera à la tête du Sénégal car cela est en porte à faux avec notre religion, nos valeurs et notre culture. Par conséquent, que ceux qui cherchent à se signaler à l'attention du public en cette veille d'élection locale, se trouvent d'autres sujets car celui-ci n'en est pas un. La loi en vigueur et la position inébranlable du Président Macky Sall sont sans équivoque possible."

Aux députés porteurs de la proposition de loi, Aymérou Gningue lance : "Circulez Messieurs il n'ya rien qui ne soit déjà voté à ce sujet! Nos priorités sont dans l'éducation et la formation des jeunes, leur encadrement moral et spirituel comme nous le pratiquons avec sérénité et efficacité avec toutes nos communautés religieuses et confrériques."